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Les récentes inondations qui ont touché le département ont mis en évidence la nécessité pour les collectivités d’élaborer de nouveaux outils de sécurisation, encore à leurs prémices.
« Dans un monde où le climat change, il est parfois difficile de prévoir certains événements. » Pascale Bosbœuf, chargée de mission « Résilience, prévention et gestion de crise » à la Ville de Poitiers, est lucide. Les récentes inondations ont surpris une bonne partie des collectivités en raison de leur soudaineté, et ce malgré les anticipations. « La problématique actuelle, ce sont les sols gorgés d’eau qui créent des ruissellements combinés aux questions d’urbanisme antérieures », constate Fredy Poirier, vice-président en charge de la Gemapi(*) de Grand Poitiers. A Montmorillon, la commune, pourtant préparée, a été surprise. « L’application Vigicrues annonçait trois mètres pour samedi midi, alors que le niveau a été atteint dès 2-3h du matin. La sirène des pompiers n’a pas fonctionné et l’eau est montée très vite », déplore le maire, Bernard Blanchet qui a, malgré tout, fait face à la situation grâce à la solidarité des habitants.
« C’est particulièrement complexe »
Actuellement, certaines villes disposent de plans communaux et intercommunaux de sauvegarde pour prévenir les risques et s’organiser en cas de crise. Obligatoires pour les communes répondant aux critères de zones à risques, ils ne sont, en revanche, que conseillés pour les autres. « Dans la Vienne, 238 communes en disposent », souligne Lucie Bébin-Brossard, directrice de l’Association des maires de la Vienne. A cela s’ajoute une surveillance accrue des municipalités pour anticiper les débordements. David Cathelin, maire de Buxeuil, « connaît la commune comme sa poche ». « Nous avions pressenti une crue importante le samedi matin. Nous avons donc fait déplacer les véhicules et prévenu les personnes situées près de la Creuse », confie l’élu. A Poitiers, « le Clain et la Boivre sont quotidiennement surveillés », selon François Maynard, responsable technique sécurité à la communauté urbaine. « La Ville a un partenariat avec Météo France et, lors des crues, nous suivons le plan de prévention des risques d’inondation, nous avertissons les riverains abonnés par message, nous barrons les routes, etc. » De nouveaux outils, comme le Programme d’action de prévention des inondations (Papi) et des études sur les ruissellements, sont actuellement en cours d’élaboration. « Les études déboucheront sur la mise en place d’actions, par exemple la plantation de haies », indique Fredy Poirier. Conscientes de l’impact du changement climatique sur l’environnement, les communes travaillent sur ces questions de sécurisation et de prévention avec prudence et lucidité. « Il faut quelque chose de solide pour proposer des solutions et, dans ce contexte de climat très variable, c’est particulièrement complexe et peut prendre du temps. » Affaire à suivre donc…
(*)Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations.
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jeudi 21 novembre