Yildiray Kucukoglu : « Combler la dette 
en besoins de soins »

Le nouveau directeur du groupe Elsan dans la Vienne s’appelle Yildiray Kucukoglu et a déjà dirigé des cliniques très importantes, en Charente-Maritime et Haute-Garonne. A 42 ans, cet « homme de défis » s’attelle à remettre la Polyclinique et ses satellites sur de bons rails.

Arnault Varanne

Le7.info

Depuis le départ d’Isabelle Gagneux en 2017, la Polyclinique de Poitiers a connu de nombreux changements de direction. L’arrivée d’Yildiray Kucukoglu à l’été 2023 a vocation à mettre fin au turn-over. « Vous savez, le métier de directeur n’est pas simple, surtout par les temps qui courent ! », reconnaît l’Angoumoisin, 42 ans, qui sort d’une expérience de sept ans à la tête de la Clinique des Cèdres, à Toulouse (600 lits). De retour dans sa région, le directeur territorial du groupe Elsan évoque « un retournement » à opérer. « Ce que je souhaite, c’est que les patients n’aient pas à aller vers Bordeaux ou Nantes pour accéder aux meilleurs soins, aux meilleurs médecins... »

« Un retard de 
prise en charge »

La situation financière est compliquée puisqu’en 2022 15% des établissements privés en France étaient déficitaires et que le chiffre a grimpé à 40% en 2023. « La question qui se pose est celle de la pérennité pour pouvoir investir dans la structure, les hommes et les femmes, les meilleures technologies et continuer à être attractifs », avance le directeur général. La crise sanitaire explique en partie cette désaffection. « Chez Elsan, nous faisons tout pour combler la dette en besoins de soins. Avec le Covid, on a cumulé un retard de prise en charge. En 2023, le groupe Elsan est celui qui a le plus réenclenché la dynamique. On va continuer à se battre là-dessus. »

Différence de traitement

Yildiray Kucukoglu évoque au-delà les différentes augmentations salariales « nécessaires » (Ségur de la santé...) pour expliquer la situation financière dégradée. « Par exemple, la revalorisation du travail de nuit décidée dans le secteur public n’a pas encore fait l’objet d’un financement de l’Etat dans le secteur privé. » 
L’inflation et la baisse de la natalité « au plus bas depuis l’après-guerre » pèsent également sur l’activité du Fief de Grimoire. Bref, « les défis sont nombreux » pour l’ancien vice-président de la Fédération de l’hospitalisation privée Occitanie. Qui souhaite « mettre en avant les atouts de ses établissements dans un grand nombre de spécialités, de la prévention avec La Passeraile jusqu’au retour à domicile. Et aussi des missions de service public sur les urgences et la maternité ».

La « concurrence » avec le CHU de Poitiers ? « Je souhaite que le CHU soit fort, qu’il garde ses meilleurs médecins. Après, si des praticiens veulent exercer leur activité en libéral et qu’ils quittent la région, tout le monde aura perdu. Ce sera au détriment des Poitevins. »

(*)Il dirige la Polyclinique, la clinique Saint-Charles, le Fief de Grimoire, la HAD, la crèche des Polissons et deux autres établissements en Deux-Sèvres et Charente.

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