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22% des victimes d’accidents mortels sont des conducteurs de deux-roues motorisés. Un chiffre parmi d’autres qui incite Assurance Prévention et le ministère de l’Intérieur à déplacer de ville en ville une piste de sécurité routière pour sensibiliser jeunes et moins jeunes.
En 2023, 707 conducteurs de deux-roues motorisés ont perdu la vie sur la route, ce qui représente 22% des victimes d’accidents mortels. Or les scooters, mobylettes et autres motos ne représentent qu’1,9% du trafic routier. Cherchez l’erreur… Face à ce constat, Assurance Prévention (240 assureurs en France), s’est associée au ministère de l’Intérieur pour promouvoir une piste de sécurité routière dédiée à l’initiation au deux-roues motorisé. Le parking du centre Leclerc de Châtellerault a ainsi accueilli début mars, pendant quatre jours, un parcours routier doté de « Stop », « Cédez-le-passage » et giratoires, à parcourir à scooter ou à moto de 50 ou 125cm3, thermiques ou électriques. A dire vrai, l’initiative n’est pas nouvelle. Le ministère de l’Intérieur a inauguré sa piste de prévention en… 1972. « Cette année-là, il y a eu 18 034 morts », rappelle Pascal Sanchez, le responsable adjoint de la piste. Aujourd’hui, le nombre est descendu à 3 000 mais les chiffres ont, depuis 2001, convaincu les assureurs de financer cette juste cause, en mettant l’accent sur la prévention auprès des plus jeunes. Plus de 350 élèves de 3e de Châtellerault ont ainsi pu tester leurs aptitudes sur deux-roues, à partir de 14 ans grâce à une dérogation exceptionnelle. « C’est compliqué à diriger car c’est grand et lourd, mais l’an prochain je serai au lycée et cela pourrait être mon moyen de transport », explique Louise, venue participer à l’après-midi tout public.
« Ils sauront ce que c’est »
Au total, une vingtaine de motocyclistes de la compagnie de CRS de la Police nationale sont mobilisés pour cette opération. « Nous formons 10 000 personnes par an en moyenne, dont 8 000 adolescents, précise Pascal Sanchez, ce qui correspond à une vingtaine d’opérations », hors année olympique nécessitant une autre mobilisation. « Pour les jeunes, c’est l’occasion de rouler en 125cm3. Ils ne deviendront pas tous conducteurs de deux-roues mais ils sauront ce que c’est, le danger et le plaisir que cela comporte, la vulnérabilité aussi. Certains s’aperçoivent que ce n’est pas fait pour eux, d’autres repartent avec des conseils qu’ils n’auront pas ailleurs. Et puis, lors de cette opération, on a avec eux des échanges que l’on n’a pas sur la voie publique où, quand on contrôle, c’est souvent pour verbaliser », convient le policier.
Le parcours est composé de trois ateliers. Le premier est théorique. Le deuxième permet de se familiariser avec les commandes sur une moto immobilisée avant le passage, incontournable, par la case équipement. L’apprenti motocycliste peut ensuite entrer en piste, seul ou avec un moniteur sur un engin à double-commande. La législation sur l’usage des trottinettes électriques ayant évolué en septembre dans une certaine indifférence, un troisième atelier complète le parcours, dont l’accès est gratuit mais dont le coût est estimé entre 5 000 et 7 000€ la journée.
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