Longtemps considérée comme un signe extérieur de richesse, la piscine séduit désormais le plus grand nombre. Selon une étude publiée, l’été dernier, par la Fédération des professionnels de la piscine et du spa, 43% des bassins enterrés et hors sol fixes seraient ainsi la propriété de salariés, d’employés
et/ou d’agriculteurs.
Les confinements des années 2020 et 2021 ont eu le mérite de réconcilier les Français avec les plaisirs simples de l’existence. Du cocooning. De la vie en famille. Des longs après-midi à bouquiner ou à jouer. Mieux encore, des immersions prolongées au jardin. A buller ou à faire trempette. La crise n’a pas eu des effets délétères pour tout le monde. Les pros de la piscine peuvent en témoigner qui ont traversé la bourrasque sans même avoir à l’affronter.
Avec des augmentations de chiffre d’affaires de 21,5 et 32%, les années Covid ont en effet battu tous les records, alors même que les quatre exercices précédents avaient déjà été prometteurs. Selon une étude Decryptis, publiée l’été dernier par la Fédération des professionnels de la piscine et du spa, 2022 aurait suivi une courbe similaire, avec un total historique de
3,4 millions de piscines privées atteint au terme de l’exercice. Ce sont 188 600 unités de plus qu’en 2021, souligne l’enquête, tout en précisant que le parc se compose à parts quasi égales de bassins enterrés et de modèles hors sol fixes.
Des bassins plus petits
Cette étude indique que le nombre de salariés, d’employés et d’agriculteurs résidant en maison individuelle à disposer de ce type d’équipement dans leur jardin est presque deux fois plus important (44%) que celle des chefs d’entreprise et cadres (28%) et des retraités (28% également). « C’est effectivement le reflet d’une certaine démocratisation qui s’est renforcée pendant la crise sanitaire, confirme Nicolas Fillon, dirigeant des Jardins de Nicolas à Smarves. Hélas, je note que depuis quelques mois, le soufflé est quelque peu retombé. » Les frais d’entretien ou d’aménagement des abords seraient-ils si lourds à porter que tout le monde ne puisse les assumer ? « C’est peut-être l’une des raisons des hésitations qui se font jour », avance le concessionnaire Aquilus.
En tout état de cause, le panier moyen à l’unité a effectivement baissé entre 2021 et 2022. Une explication frappe l’évidence : bien que toujours nombreuses, les piscines se font aussi de plus en plus petites. Tout autant adaptées à la taille, elle-même plus réduite, des terrains et aux usages modernes qui veulent que les plaisirs ludiques aient peu à peu supplanté dans les cœurs les interminables longueurs de brasse ou de dos crawlé.