Cinquième de sa poule de National 3 au printemps dernier, le SO Châtellerault aspire à faire au moins aussi bien au terme de l’exercice en cours. Invaincues depuis décembre, les troupes d’Abdes Tahir sont sur la bonne voie.
A interrompre ses élans oratoires, l’importun prend le risque de l’entendre se répéter. Reprendre aux prémices. Confirmer ce pourquoi il a choisi le SO Châtellerault. Un club « historique du football français », porteur de valeurs essentielles de cohésion, de formation, de transmission…(*) Un club auquel Abdes Tahir voue sans ciller l’essentiel de son temps et de son énergie depuis maintenant près de trois ans. Un club dont il apprécie d’accompagner les pas sur le chemin de la professionnalisation. Oui, de la professionnalisation. Celle appelée de ses vœux par la fédération elle-même et que le SOC se sent prêt à épouser un jour. « Nous sommes engagés dans un processus de structuration qui vise le haut niveau à plus ou moins long terme, admet le coach châtelleraudais. Poser les jalons prend du temps, mais le jeu en vaut la chandelle. »
Tout, en matière de formation comme dans la préparation, collective et individuelle, des joueurs, va aujourd’hui dans le sens du progrès en marche. « Notre rêve collectif, insiste Abdes, c’est que le SOC ait un jour l’honneur de représenter le département, voire la Nouvelle-Aquitaine, à l’échelon professionnel, en National et même en Ligue 2. Mais la plus grosse erreur à commettre serait de vouloir précipiter les choses. Nous ne devons pas négliger le temps de la construction et de la préparation. Il est d’autant plus essentiel que si ce jour se présente, si les joueurs en place gagnent sur le terrain le droit de tutoyer l’élite, c’est le club tout entier qui devra être prêt à changer de dimension, économique, financière, humaine… Je ne sais pas si ce jour viendra, mais nous mettons tous les atouts de notre côté pour nous y préparer au mieux. »
L’hiver en pente douce
Petit à petit, l’oiseau fait son nid. Picorant à l’envi les phases d’apprentissage d’une N3 « resserrée par le haut » et devenue hyper-exigeante en termes de performance. « Il faut sans cesse ferrailler, reconnaît le technicien. Cette année encore, derrière Montlouis qui semble avoir pris le large, l’écart est très restreint entre la deuxième et la huitième place. L’essentiel, c’est d’éviter d’être 9e ou 10e en mars. Car dans le sprint final, on aura du monde sur le dos. »
Invaincus depuis la visite de Chauvigny à la Montée-Rouge, le 9 décembre (1-2), vainqueurs, le 6 janvier, de l’éternel rival poitevin à domicile (3-1), les coéquipiers de l’infatigable Kévin Vergerolle, arrivé au club en… 2006, ont emmagasiné de la confiance. Ils ont décroché un bon nul dimanche sur la pelouse de Bourges-Moulon (0-0) et pointent à la 5e place de la poule C.
« Le projet de jeu, qui repose avant tout sur la possession, a été assimilé, conclut Abdes Tahir. Nous avons les joueurs pour l’appliquer sur le terrain. Mais le niveau général est très très relevé. Le moindre écart peut être fatal. Alors restons mesurés, avançons avec la même détermination que celle qui est la nôtre depuis quelques semaines, et nous verrons bien. »
(*)Le club a cependant traversé une zone de turbulences à l'automne avec un conflit entre plusieurs éducateurs et les deux présidents du SOC. Le responsable du pôle jeunes Stéphane Dumas a démissionné.
DR Nicolas Mahu/Grand Châtellerault