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Photographe plasticienne, Manon Plezent aime confronter ses instantanés à toutes sortes de supports, tissu, bois, ardoise, métal… La Poitevine d’adoption expose à partir de mercredi au Local, à Poitiers.
Manon Plezent n’a pas de médium artistique de prédilection mais la jeune créatrice, Poitevine depuis son passage par l’Ecole européenne supérieure de l’image, aime capter les images, les sons aussi, tout ce qui peut naître de l’instantané, de la rencontre, de la déambulation. Ils traversent les œuvres qu’elle présentera à partir de ce mercredi et jusqu’au 3 avril au Local, à Poitiers. La photographe plasticienne a baptisé cette exposition En-Phyllade. « La phyllade est un autre nom de l’ardoise », précise-t-elle. Pourquoi l’ardoise ? « Parce qu’il n’y a pas que le tirage papier, on peut faire plein de choses de la photographie. » La jeune femme de 28 ans a expérimenté très jeune l’argentique et les mystères de la chambre noire. « J’avais 17 ans quand j’ai eu mon premier vrai appareil photo. Et puis j’ai passé l’année du bac en Polynésie avec mon père. » Depuis Manon a souvent voyagé, au Québec, en Norvège, au Togo et au Bénin, en Lituanie, au Maroc, en Espagne, mais aussi à pied sur les chemins de Compostelle ou en métro, un Hasselblad discrètement posé sur les genoux. « Toujours en déambulation. »
Varier les supports
De ses clichés et vidéos, elle a fait plusieurs expositions, collectives souvent, lors des Rencontres au jardin à Poitiers, à la Maison de Richelieu, à Terra Amata à la Rochelle, au château de Saint-Auvent, en Haute-Vienne… Jamais lassée d’éprouver de nouveaux supports. En-Phyllade en témoigne. Quelques cyanotypes vont y côtoyer des travaux sur métal, un triptyque sur Plexiglass et une dizaine d’ardoises, fruits de sa dernière exploration de la photo hors papier. Manon tient secret le procédé par lequel elle parvient à révéler des images sur ces fragments de roche, sombres et pleins d’aspérités. Avec leurs fêlures, leurs traces de rouille parfois, ils sont le noir du N&B et confèrent à ses travaux une étrange matérialité. « Les ardoises de récupération ont une histoire, elles portent les stigmates de leur vie. Avec l’histoire de la photo par-dessus, cela donne toujours quelque chose d’unique. »
En 2019, pour répondre à des commandes institutionnelles, elle a créé son entreprise, Kœyi. « Cela signifie « cueillir »
en dialecte charentais. C’est ce que je fais, je cueille les intentions particulières dans le mouvement. »
Du 7 février au 3 avril, En-Phyllade (vernissage vendredi à partir de 18h30), au Local, à Poitiers. Plus d’infos sur manonplezent.com.
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jeudi 21 novembre