Le padel déploie ses ailes

De six courts de padel aujourd’hui, la Vienne pourrait passer à une quarantaine dans les mois à venir. Plusieurs projets sont actuellement en phase de finalisation. Jusqu’à la saturation ?

Arnault Varanne

Le7.info

Né au Mexique, démocratisé en Espagne, inoculé au monde. Le padel trace son sillon et séduit de plus en plus de pratiquants. Ludique et accessible, la discipline se joue à deux contre deux et emprunte à la fois les codes du tennis et du squash. Seul hic jusque-là dans la Vienne : 
le manque d’infrastructures. Trois courts en extérieur mis à disposition par le Stade poitevin tennis depuis 2020, trois indoor proposés par l’Open 5 de Fontaine-le-Comte… et c’est tout ! 
Enfin, pour le moment ! Car plusieurs projets sont en effet dans les cartons qui devraient pallier le manque actuel de disponibilités.

Du Club 86 
au Galaxy Padel

Le premier est l’œuvre du Game Parc de Migné-Auxances. Avec l’acquisition programmée d’une partie -1 700m2 au total- des locaux voisins de GL Events, le centre de sports et loisirs envisage de créer quatre pistes de padel. « Ainsi qu’un parking pour satisfaire la demande et une nouvelle activité que je souhaite encore tenir secrète », 
prévient le patron, Antoine De Bony. Livraison prévue au cours du dernier trimestre 2024. Soit quelques semaines après la remise en route du Club 86 de Mignaloux-Beauvoir appelé à devenir Galaxy Padel. Le Bressuirais d’origine Simon Viot et l’ancien tennisman pro et DTN de la Fédération Arnaud Di Pasquale portent un projet de transformation du site. « Les trois terrains de tennis de la halle actuelle deviendront six pistes, confirme Simon Viot. Et nous construirons quelques mois après une deuxième halle avec quatre pistes supplémentaires. » 
L’ambition du binôme d’actionnaires, qui compte investir 3M€, ne s’arrête pas au padel, mais la discipline sera évidemment « le centre névralgique » du projet.

Le tour du groupe Padelshot viendra en 2025. A la tête de trois clubs spécialisés à Caen, Saint-Etienne et Lyon, ce dernier s’apprête à en ouvrir trois nouveaux, à Metz, Reims et Tours, en 2024. Puis carrément à faire sortir de terre un complexe dédié, l’année suivante, à Saint-Benoît, où cette construction ex nihilo sera une première pour la marque. 
« Les pratiquants de la région, prévient Simon Boissé, directeur du développement technique, disposeront sur place de conditions de jeu exceptionnelles. » 
Pour être tout à fait complet, le club de tennis de La Nautique ouvrira de son côté deux terrains non couverts avant l’été. Et un projet de neuf pistes serait à l'étude à Jaunay-Marigny. Autrement dit, la Vienne pourrait se retrouver à l’horizon 2025 avec plus d'une quarantaine de pistes.

« La Ligue s’interroge beaucoup... »

La multiplication de ces initiatives a incité le Stade poitevin à ajourner la couverture de ses trois terrains actuels. Car même si la Nouvelle-Aquitaine est la troisième région de France en nombre de licenciés (5 500), derrière l’Occitanie (8 000) et Provence-Alpes-Côte d’Azur (6 000), le risque que l’offre soit trop importante pour le territoire semble réel. « Nous n’avons pas le même modèle économique entre des clubs et des structures privées, relève Bruno Quinton, secrétaire général du Stade poitevin et élu à la commission padel de la Ligue. Pour faire vivre dix pistes, il faut 400 licenciés. La Ligue s’interroge beaucoup sur l’avenir de la discipline... » Et de la difficulté à transformer des pratiquants en licenciés. De son côté, le gérant de l'Open 5 s'interroge aussi sur la suite à donner à la construction de deux courts extérieurs. « On va se retrouver avec un marché similaire à celui du sud de la France, c'est démesuré, estime son dirigeant Samuel Robert. Je ne suis pas très inquiet pour nous parce que nous avons une clinentèle d'habitués, mais... »

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