La Polyclinique s’engage 
contre le tabac

Les quatre établissements poitevins du groupe Elsan sont désormais lieu de santé sans tabac. Concrètement, ils s’engagent à lutter contre le fléau du tabagisme, qui touche 18% de ses personnels et un quart de la population adulte.

Arnault Varanne

Le7.info

Un abri fumeur déjà en place côté rue, des stickers 
« Changez d’air » sur la façade du bâtiment... La bataille de la Polyclinique a bel et bien démarré, et ça se voit ! « Nous avons commencé fin 2022 par un audit auprès de 300 à 400 patients et 200 personnels, rappelle Richard Dupuy, animateur santé. Cinq étudiantes de l’Institut de formation en soins infirmiers les ont interrogés sur leur pratique. » Résultat : 18% des blouses blanches ont reconnu fumer. D’où la nécessité de les sensibiliser à « l’impact d’un fumeur en blouse blanche sur les patients », avant peut-être de les convaincre d’arrêter dans un second temps. Quoi qu’il en soit, c’est le sens de la démarche des cliniques du groupe Elsan (Polyclinique, Fief de Grimoire, clinique Saint-Charles, Hospitalisatiion à domicile), pionnières dans la Vienne à obtenir le label lieu de santé sans tabac.

« Vous arrive-t-il 
de fumer ? »

« Le CHU de Poitiers devrait bientôt suivre », ajoute Cécile Marcheix, responsable du service prévention et promotion de la santé à l’Agence régionale de santé. L’ARS a accordé au groupe Elsan une enveloppe de 100 000€ sur trois ans pour mener à bien des actions de sensibilisation, de formation, de communication auprès de tous les publics. « Il faut qu’une fois au moins dans son parcours de soins un patient puisse répondre à la question : vous arrive-t-il de fumer ? », développe Richard Dupuy. Charge ensuite aux collègues du prescripteur de prendre en charge le fumeur et de l’accompagner sur le chemin du sevrage.

Une marge de progrès

Les campagnes de santé publique -Mois sans tabac, numéro vert unique...-, l’instauration du paquet neutre ou encore l’augmentation du prix du paquet ont déjà produit leurs effets. Un adulte sur quatre se déclare fumeur contre 29% en 2014. Même décrue chez les plus jeunes. Mais, parce qu’il y a un mais, il reste une marge de progrès. « On est passé d’une société où il était normal de fumer à une société où c’est plutôt l’exception, note Marianne Hochet, cadre de direction au Réseau des établissements de santé pour la prévention des addictions (Respadd). Maintenant, il faut aller chercher les 60 à 80% de fumeurs qui aimeraient arrêter. »

A la Polyclinique, même les agents d’accueil et de sécurité auront pour mission d'aller au-devant des fumeurs. 
« Nous avons un rôle à jouer en proximité, du premier entretien jusqu’au retour à domicile des patients », appuie Yildiray Kucukoglu, directeur général des cliniques Elsan. Autrement dit, le changement d’air, c’est maintenant.

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