Installée depuis plus de cent ans dans le centre-ville de Poitiers, la boutique Grassin-Dalbe cultive son expertise dans les domaines de l’encadrement et des beaux-arts tout en cherchant à se renouveler.
Combien d’enseignes ont-elles disparu ou sont-elles apparues depuis plus d’un siècle en centre-ville de Poitiers ? Au 47, rue de la Marne, Grassin, elle, est restée. La boutique dédiée à l’encadrement, aux beaux-arts, aux arts graphiques et aux loisirs créatifs continue de délivrer matériels et conseils, en s’appuyant depuis 2002 sur le groupement Dalbe et ses 30 000 références.
Au fil des décennies, l’entreprise fondée en 1909 par André Grassin, qui l’avait rachetée à un petit marchand de couleurs, est parvenue à conserver son indépendance, voire à se développer en ouvrant zone de la République Grassin Décors, depuis revendu. Elle a aussi conservé son caractère familial, cher à Marie-Laurence Henry. La responsable compte plus d’une vingtaine d’années d’activité dans les 300m2 de la boutique de centre-ville et envisage même à terme une reprise, en lien avec les gérants Bruno Grassin et Christian Néel, petits-enfants du fondateur. En attendant, sa petite équipe et elle s’appliquent à « rajeunir l’image » de la centenaire qui dégage autour de 500 000€ de chiffre d’affaires annuel. De ses jeunes années, Grassin a conservé une activité droguerie même si son nom est davantage associé aux beaux-arts et à l’encadrement, qui représentent respectivement 50% et 30% de son chiffre d’affaires. Les tendances se lisent dans ses rayons, moins d’huile, plus d’acrylique et d’aquarelle, des bombes aérosols pour le street art, « des kits pour les loisirs créatifs »…
Lieu d’échanges
Des étudiants à l’artothèque de Poitiers en passant par les collectionneurs, associations ou écoles d’art, Grassin-Dalbe a une clientèle diverse mais aspire à « étendre sa communauté ».
La boutique vient de se doter d’un site Internet (maisongrassindalbe.com), elle est présente sur Instagram (@maison.grassin.dalbe) et propose depuis près d’un an des ateliers bimensuels autour d’artistes locaux de BD, linogravure, peinture chinoise, dessin d’architecture, tatouage… « Nous avons envie de nous renouveler, toujours en étant dans l’échange, avec les clients comme avec les intervenants", note Marie-Laurence Henry. « L’idée est que Grassin-Dalbe ne soit pas une simple boutique mais un lieu où les artistes émergents pourraient discuter de leur pratique et montrer leurs savoir-faire", complète Toine Liedana. Le directeur artistique imagine déjà
« un dépôt-vente d’œuvres d’art, qui se distinguerait des galeries traditionnelles où les prix son prohibitifs, pour démocratiser une partie de l’art ».