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Le menu de Sébastien Boireau
Chef du restaurant gastronomique Papilles, à Poitiers, Sébastien Boireau vous propose un repas de fête réussi pour tous les porte-monnaie.
La société s'avère parfois cruelle avec les gens qui n'ont pas un physique standard. A commencer par les personnes obèses. Un terme a même été créé pour qualifier ce type de stigmatisation : la grossophobie. A défaut de lutter contre ces discriminations, et s'il était possible de limiter leur impact ? Autrement dit, de faire en sorte qu'elles vous passent au-dessus de la tête... C'est l'objet du programme Stéréobès lancé à la Vie la Santé, au CHU de Poitiers, par des chercheurs poitevins en santé et en psychologie de l'environnement.
« Nous avons identifié des leviers psychosociaux que l'on peut activer chez les personnes qui souffrent de la situation, comme mieux gérer son stress, ne pas intérioriser ces stéréotypes, ou encore développer son pouvoir d'agir », explique Catherine Esnard, professeure de psychologie à l'université de Poitiers. De là a vu le jour une série d'ateliers pour « changer de regard sur les activités physiques », « déconstruire les mythes sur l'alimentation et la perte de poids » ou encore « améliorer l'image de soi et gérer ses émotions ».
Une étude est en cours pour évaluer les bienfaits du programme Stéréobès sur les patients. Il reste des places. « Les participants doivent s'engager à assister à deux ateliers par mois pendant un an et à accepter des entretiens de suivi tous les trois mois », précise Guillaume Ramsamy, doctorant au Centre de recherches sur la cognition et l'apprentissage (Cerca). Leurs données seront comparées à celles d'un groupe « contrôle ». Les conditions pour participer ? Avoir un Indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 30, se sentir victime de discriminations et disposer d'une ordonnance. C'est pourquoi les chercheurs appellent les médecins généralistes à prescrire ce programme. Un podcast a même été enregistré pour expliquer la démarche (à retrouver surle7.info).
L'objectif est-il de perdre du poids ? Indirectement, oui ! « L'obésité est un enjeu de santé publique car cette pathologie complexe, qui relève de causes diverses, compte de nombreux risques de comorbidité, reprend Catherine Esnard. Mais on ne va pas agir sur les facteurs hormonaux par exemple. Nous travaillons avec les patients pour qu'ils se sentent mieux dans leur tête et adoptent des comportements plus adaptés dans leur vie quotidienne. » De quoi renforcer l'efficacité des traitements et assurer une perte de poids progressive et pérenne.
Contact : guillaume.ramsamy@univ-poitiers.fr - 06 15 14 49 50.
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