mardi 24 décembre
Créé en 2021 mais jusqu’alors dans l’incapacité de s’entraîner, Poitiers Gaels vient (enfin) de se voir attribuer un terrain, à la Bugellerie. Le football gaélique à Poitiers va enfin pouvoir prendre racine.
Les observateurs profanes vous diront qu’il flotte dans l’air comme un parfum de déjà vu. Des perches et des chandelles au pied comme au rugby, des filets et des buts comme au foot, des dribbles à la main comme au basket, des passes façon service à la cuillère comme au volley… Ainsi donc le foot gaélique aurait emprunté aux autres sports collectifs pour s’assumer aux yeux du monde. « C’est tout le contraire. Ce sont les autres sports co qui se sont inspirés de cette discipline ancestrale pour édicter leurs règles et se développer. »
L’homme qui parle se nomme Ayoub Riadi. Assureur et épris de foot gaélique par contagion. « C’est à Niort, où je travaille, que j’ai découvert ce sport, numéro un en Irlande. Ça m’a tellement plu que j’ai accepté de jouer avec les gars du club. Ça a duré quatre ans. » Quatre ans de passion communicative qui ont convaincu Ayoub de déplacer le curseur de la démocratisation un peu plus à l’est, vers la capitale de l’ex-Poitou-Charentes, où il réside.
En 2021, à son initiative, Poitiers Gaels a ainsi vu le jour. Mais l’envol s’est fait attendre. « Nous n’avions pas de terrain pour nous exprimer, regrette Ayoub. Malgré des participations régulières à des événements de la ville, comme la Journée des associations, la Foire-expo ou les Jeudis de l’été, convaincre de rejoindre nos rangs n’était pas chose facile. »
Depuis la rentrée de 2023, la donne a changé. La Mairie a mis à la disposition des Gaels une terre d’asile, le stade de la Bugellerie, et un créneau, le lundi de 19h30 à 21h-21h30, pour permettre à sa dizaine de licenciés de courir, tirer, dribbler, sauter, jouer… en toute liberté. « L’attente a été longue mais le plaisir est total aujourd’hui, confirme le fondateur. Nous sommes effectivement une dizaine, dont deux femmes, mais nous espérons gonfler nos effectifs d’ici au printemps. Si on finit la saison à quinze, je serai super content. »
A six dans la ligue Sud-Ouest
La saison en question, les Gaels vont pouvoir la remplir de déplacements et de matches, en région prioritairement, un jour sans doute à l’échelle du pays. C’est en tout cas le souhait de leur président. « On recense une trentaine de clubs en France, explique-t-il. En Ligue Sud-Ouest, nous ne sommes que six. Trois historiques, Niort, Toulouse et Bordeaux, et trois petits nouveaux, Pau, Agen et donc Poitiers. Si nous ne sommes pas assez pour disputer les rencontres inscrites au calendrier, nous aurons la possibilité de faire des ententes. Tout le monde y trouvera son bonheur. »
Dans l’attente de pouvoir se faire une place au soleil de l’élite, Poitiers Gaels fourbit ses armes. Apprentissage des gestes, étude des positions, oppositions… Ses premières forces vives arpègent leurs gammes. Ayoub, lui, est aux anges. « Le foot gaélique, c’est peut-être du foot et du rugby, mais sans autre contact que celui des épaules, c’est aussi du volley, du basket, du hand, mais c’est avant tout un formidable mélange de technique et de tactique, de vitesse et d’endurance, qui convient aux deux sexes, à tous les âges, à toutes les morphologies. » Un sport pour tous, en somme.
Poitiers Gaels. Tél. 06 84 78 73 24. Plus d’infos sur Instagram poitiersgaels et Facebook Poitiers Gaels. Licence : 40€, 30€ étudiants et demandeurs d'emploi.
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