Heures agitées à Grand Poitiers

Un conseil communautaire extraordinaire se déroule vendredi en fin d’après-midi à Poitiers. 
A l’ordre du jour : le retrait des délégations à deux vice-présidents et leur réattribution à d’autres élus en phase avec le projet de territoire. La présidente de Grand Poitiers Florence Jardin affiche sa sérénité.

Arnault Varanne

Le7.info

Nouveau psychodrame à Grand Poitiers. Après l’éviction d’Anthony Brottier, de Jérôme Neveux et Gérard Herbert en juillet 2021, Florence Jardin a signifié récemment à Jean-Charles Auzanneau et Laurent Lucaud qu’ils ne conserveraient pas leurs vice-présidences au-delà du 15 décembre. Le maire de Vouneuil-sous-Biard est donc jusqu’à vendredi en charge de la Gestion des déchets et de l’Economie circulaire, le conseiller municipal poitevin s’occupant de l’Eau et de l’assainissement. Les situations des deux élus sont cependant à dissocier. Jean-Charles Auzanneau « paie » sa double sortie publique du 27 septembre 2023 sur deux délibérations liées au Pacte financier et fiscal et à une subvention en faveur de la Chambre de commerce et d’industrie pour développer une offre commune en faveur du tourisme d’affaires. Le Département a lancé une association il y a peu...

« On a écrit une stratégie ensemble, les vice-présidents ont la charge de mener ces feuilles de routes et d'être solidaires, explique la présidente de la collectivité Florence Jardin. Faire obstruction à la solidarité, ça me pose problème. Si l’on n’est pas d’accord, on va jusqu’au bout de sa logique et on démissionne ! » Jean-Charles Auzanneau n’a évidemment pas la même lecture des événements. 
« Mme Jardin a commencé par me dire qu’elle me retirait ma délégation avant d’expliquer ses raisons. Si je faisais ça avec mes collaborateurs, je travaillerais seul. C’est ce qui risque de lui arriver. La politique, c’est l’art du compromis. Si on est déloyal parce qu’on est contre une délibération... »

Vers un groupe 
d’opposition ?

Le chef d’entreprise évoque une « crise démocratique qui ne risque pas de s’arranger ». 
« Si c’est de l’autoritarisme ? 
Non ! C’est un choix de cohérence, rétorque la maire de Migné-Auxances. Je n’ai jamais élevé la voix contre personne. Dans le précédent mandat, les gens se faisaient incendier. J’assume mes décisions, je n’ai aucune ambition politique au-delà de ce mandat... » S’agissant de Laurent Lucaud, Florence Jardin précise que l’élu communiste n'avait 
« pas la même vision du rôle de Grand Poitiers dans le Projet de territoire pour la gestion de l’eau. Et comme il était notre représentant au sein de l’instance, ça posait problème ». 
D’où son exfiltration. Nos confrères de La Nouvelle République-Centre Presse évoquent pour leur part un désaccord de l'élu communiste sur la création d'une station d'épuration confiée au privé. Ce nouveau jeu de chaises musicales n’inquiète pas la maire de Poitiers. « La présidente a une gestion très rigoureuse de son équipe, avance Léonore Moncond’huy. Elle m’a fait part de ses réflexions. La loyauté et la pluralité sont importantes. Dans le cas présent, ce n’est pas une histoire de sensibilités politiques. » N’empêche, l’exécutif de Grand Poitiers pourrait bien avoir ses frondeurs réunis dans un groupe d’opposition. Top départ dès vendredi ?

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