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Pour stimuler la filière du chanvre dans la Vienne, Grand Poitiers a initié cette année la plantation de 23 hectares au sud de Poitiers. L’objectif : écouler la paille auprès d’artisans locaux afin d’encourager son usage dans le bâtiment.
Depuis 2022, la communauté urbaine s’est engagée dans la culture de chanvre. Plusieurs agriculteurs ont été choisis pour expérimenter des plantations sur trois hectares, dans l’aire de captage de la Varenne. « On souhaitait que cela serve d’amorce aux marchés alimentaire avec les graines de chanvre et du bâtiment avec sa paille, indique Céline Lelard, responsable production eau potable à Grand Poitiers. Nous avions organisé des démonstrations avec des artisans sur les façons d’utiliser le chanvre comme isolant. Quelques-uns sont formés dans la Vienne, mais ils importent. Notre but, c’est de leur proposer du chanvre local. »
L’expérience s’est élargie en 2023, cette fois avec 23 hectares. Ainsi, 35 tonnes de paille de chanvre ont été récoltés au mois de septembre. « Mi-novembre, nous inviterons cette fois les maîtres d’œuvre à se familiariser avec l’usage du chanvre afin d’encourager son intégration dans les plans de construction. » En ce sens, la mairie de Biard est accompagnée par Grand Poitiers pour utiliser la laine de chanvre dans la rénovation du groupe scolaire de la commune.
Naturel et performant
Une fois récoltée, la paille de chanvre est envoyée dans un atelier de transformation à Melle pour devenir de la laine ou de la chènevotte. « Nous n’avons pas d’unité de transformation dans la Vienne et la culture du chanvre n’existe pas encore à grande échelle. » Rappelons que cette variété, utilisée pour ses graines et sa paille, possède une teneur quasi nulle en CBD/THC. Elle a aussi une très faible empreinte carbone, ne nécessitant pas d’intrant et très peu d’eau. Plus cher à l’achat que les matières synthétiques, le chanvre est toutefois plus rentable, ses performances thermiques étant plus élevées que la laine de verre. « Les artisans nous font part d’une hausse des demandes d’isolation au chanvre mais ne sont pas en mesure d’y répondre. Il est nécessaire de développer ces cultures pour promouvoir une filière locale et biosourcée. »
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Patricia Thoré « de la Maraf ». 67 ans. Originaire de Rochefort, arrivée dans la Vienne en 1998. Ancienne militaire de carrière aujourd’hui responsable de la Maison d’accueil et de retraite des animaux de la ferme, à Salle-en-Toulon. Amie des bêtes et femme de conviction.