Les Expressifs tous terrains

De vendredi à dimanche, tous les spectacles proposés lors de la 28e édition des Expressifs auront lieu, une fois n’est pas coutume, sur le campus de Poitiers, sauf un. La performance avec 111 vélos proposée par le PoCollectif se tiendra en centre-ville dimanche.

Claire Brugier

Le7.info

La 28e édition des Expressifs a vacillé, amputée de quelques dizaines de milliers d’euros -la subvention de la Ville est passée de 412 000€ à 
372 000€- mais n’a fait que céder un peu de terrain. De vendredi à dimanche, le festival des arts de la rue poitevin revient et s’installe sur le campus, dans et autour du chapiteau d’Octave singulier, pour une « édition limitée ». « On aimerait revenir dès 2024 dans l’espace public du centre-ville, glisse Mickaël Buno, de Poitiers Jeunes. C’est dans l’ADN du festival qui, par sa gratuité aussi, a vocation à toucher des personnes qui sont là pour flâner, faire les boutiques… Ou pour qui il est difficile de pousser la porte des institutions culturelles. » En attendant, pas question de se laisser aller à une quelconque déprime, avec « un programme sous le signe de l’humour » composé de spectacles souvent engagés et de jeunes créations en prise avec leur temps. Lancer de couteaux, ciné-concert, battle hip-hop, performance drag, DJ set ou encore clown, il y en aura pour tous les goûts, jusqu’à une performance musicale pour le moins surprenante proposée par le PoCollectif. Seuls spectacles de cette édition à avoir lieu en centre-ville, devant le musée Sainte-Croix puis sur le parvis de la cathédrale, Eine Brise et Emballage final sont des pièces pour… vélos !

Pièces pour 111 vélos

Créé autour de la musique expérimentale et d’improvisation, le PoCollectif s’applique depuis 2017, avec le soutien de Jazz à Poitiers, de l’Espace Mendès-France, du Lieu Multiple et de Poitiers Jeunes, à « créer des espaces de jeu dans le passage des gens, pour rendre visible le geste d’expérimentation et d’improvisation, résume Yann Magneron. Pour les Expressifs, l’association s’est d’abord emparé d’Eine Brise, un concerto participatif pour 111 vélos de Mauricio Katel dont la partition est aussi déconcertante que son propos. « Espace, durée, tout y est très écrit », souligne Nelly Mousset, la cheffe d’orchestre de cette entreprise un peu folle. Le compositeur a dessiné l’espace de jeu, la forme du peloton afin que le son y circule et s’y diffuse d’une certaine manière. » Et tout cela pendant 60 à 90 secondes !

Réticents à faire déplacer le public pour moins de deux minutes, les membres du PoCollectif ont décidé de prolonger le spectacle en y ajoutant une deuxième pièce « pour trois instruments et toujours 
111 vélos » que Julien Deborde a écrite pour l’occasion. Pour son Emballage final, le trompettiste, compositeur et cycliste s’est inspiré du jargon de la discipline. L’œuvre se décline en quatre 
« mouvements » : « la mise en place du train », « dans l’aspiration », « la flamme rouge » 
et « la zone d’arrivée ». Durée : 
environ 8 minutes. Intriguant, n’est-ce pas ?

Les Expressifs, de vendredi à dimanche, à Poitiers. Gratuit. Programme sur www3.poitiers-jeunes.com.

Crédit photo : PoCollectif.

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