Les refuges aux abois

Malgré les innombrables campagnes de communication qui invitent à prendre au sérieux l’adoption d’un animal, le nombre d’abandons continue d’augmenter, notamment l’été. Les refuges n’ont d’autre choix que de faire face, tant bien que mal.

Claire Brugier

Le7.info

Les effectifs des pensionnaires à quatre pattes de l’ASA de Châtellerault ne cessent de croître. La directrice Helen Chastenet estime la hausse à 15% depuis l’an dernier. Résultat : 
avec une centaine de chats et une soixantaine de chiens, le refuge d’Assistance et secours aux animaux affiche complet. Et la situation de son homologue poitevin le SPA (Secours et protection des animaux) ne diffère guère, avec une centaine de chiens(*), trois fois plus de chats et, en cette fin d’été, « beaucoup de chatons », constate Caroline Langlois, l’une des administratrices. Malgré les campagnes de sensibilisation et l’énergie que salariés et bénévoles mettent à expliquer l’adoption, la situation empire. Instauré depuis le 1er octobre dernier, le certificat d’engagement et de connaissance n’a rien changé. « Les abandons ne se limitent plus à juin, juillet et août. Désormais, c’est tout le temps », 
constate Helen Chastenet. Ils concernent souvent de gros chiens, plus « coûteux ». 
« C’est l’effet après-Covid. Ils 
arrivent survoltés ou au contraire craintifs, cela demande tout un travail d’éducation et de sociabilisation. » Sans oublier les animaux qu’il faut identifier, stériliser, vacciner, soigner, et ceux, en augmentation, qui font l’objet d’une saisie pour maltraitance. « On a parfois l’impression que plus on sensibilise, moins ça marche !, 
déplore Helen Chastenet. La vie en refuge n’a rien à voir avec Les Animaux de la 8 (sur C8, ndlr). C’est une prison, c’est austère, il y a du bruit ! »

Décaler les abandons

Pour faire face à la surcharge de travail, l’ASA Châtellerault a recruté l’an dernier un nouveau soigneur et étendu les horaires de ses cinq salariés, assistés par une vingtaine de bénévoles. A Poitiers, les onze permanents peuvent compter sur une soixantaine de bénévoles. 
« Face à la hausse des abandons, nous avons renforcé l’équipe dédiée, souligne Caroline Langlois, pour faire patienter les personnes et décaler l’abandon. » Chaque refuge a aussi son vivier de familles d’accueil. Autre point commun : les deux associations sont inexorablement déficitaires. Les dons, en argent ou en nature, sont donc les bienvenus, les legs aussi.

(*)Des cas de toux du chenil ont été détectés et les mouvements de chiens sont suspendus.

À lire aussi ...