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Le don de moelle osseuse prend de l‘altitude
Catégories : Santé, Initiative Date : mardi 29 août 2023Lui-même en longue convalescence, Thierry Delage veut, à travers l’association PoDoMOS, « porter le don de moelle osseuse au sommet » et, dès septembre, faire flotter le drapeau des donneurs au sommet du pic du Midi d’Ossau.
« Je m’étais dit : si je me sors de ce truc-là, j’essaierai de faire quelque chose pour le don de moelle osseuse. » Thierry Delage a tenu parole. Du 8 au 11 septembre, il va « porter le don de moelle osseuse au sommet ». Enfin, lui ou quelqu’un des siens. « L’objectif n’est pas que j’aille là-haut, mais que le drapeau de PoDoMOS y arrive ! Moi, je suis le prétexte. »
Depuis cinq ans, le fébrile quinquagénaire de Colombiers se bat pour survivre à une leucémie aiguë myéloblastique. Le diagnostic est tombé le 29 mai 2016. A l’occasion d’un contrôle de routine, « ils ont découvert des anomalies importantes sur le bonhomme », glisse Thierry. Il est hospitalisé en urgence, avec nécessité d’une greffe de moelle osseuse imminente. Les semaines passent. « Mon frère n’était pas compatible, ni aucun des donneurs inscrits. J’étais arrivé au même point que mon collègue. » Feu son collègue, décédé faute de don, malgré les efforts de son épouse pour mobiliser autour de lui. « Elle avait essayé de nous motiver mais moi comme les autres, on avait la trouille, confie Thierry sans détours. Je m’en voulais de ne pas m’être bougé pour lui. »
Ne pas abandonner
A défaut de moelle osseuse, Thierry a bénéficié d’une greffe de cellules de cordon ombilical « pas tout à fait compatibles ». « Les copains m’ont dit : dès que tu seras sur pied, on t’emmènera dans la vallée d’Ossau. » Sur l’un des murs de son salon, Thierry a dessiné le pic du Midi d’Ossau, un joyeux souvenir. « Pourtant, j’avais mal commencé ma relation avec la montagne. J’avais plutôt souffert lors de ma première expérience sur des cailloux pendant mon service militaire. » Mais à Valéo, l’entreprise châtelleraudaise où il a fait carrière à partir de 1989, il a rencontré Philippe, un fondu de montagne. « En 1991, on a fait le tour du Dhaulagiri et gravi le Dhampus Peak (ndlr, 6012m), au Népal. » Un autre mur en témoigne.
« En 2017, j’ai commencé à revenir à la vie et j’ai essayé de monter un projet pour promouvoir le don de moelle osseuse. » La maladie l’a rattrapé en fin d’année. « Je dépérissais mais les médecins ne trouvaient pas. » Son fils l’a porté, jusqu’en 2021. « A la surprise générale, j’ai pu recommencer à m’alimenter, j’ai réappris à marcher, à manger, à me laver… Et en janvier dernier, j’ai rappelé tout le monde. » Le projet PoDoMOS était relancé, avec une équipe étoffée. Aujourd’hui, le refuge est réservé pour le 9 septembre, les kakémonos et les drapeaux sont imprimés, l’urne du Fonds Aliénor du CHU de Poitiers est prête à absorber les dons au profit de la recherche médicale. « PoDoMOS saison 1, épisode 1 », lâche Thierry, qui veut imaginer une suite à cette première ascension. Le nombre de donneurs croît trop lentement, il est passé de 20 469 en 2016 à 23 769 en 2021, pour 1 128 patients greffés cette année-là. Il faudrait davantage de « veilleurs de vie » (Le 7 n° 599).
Renseignements : dondemoelle osseuse.fr. PoDoMOS, 11, lieu-dit L’Ane vert, à Colombiers, tél. 06 70 56 76 52 - podomos2884@gmail.com - Facebook asso Podomos - Instragram @podomos.asso.
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Ludivine Gonthier. 27 ans. Peint sa vie au gré de ses joies et de ses peines, guidée par son seul instinct. A élu domicile au bord du Clain, dans un atelier troglodyte loin des tumultes de la vie parisienne. Signe particulier : ne passe pas une journée sans peindre.