Aujourd'hui
Pour boucler sa saison, le Stade poitevin cherche 130 000€ et prépare la suivante en devant faire face à la défiance de ses partenaires. Une situation qui nourrit de l’incertitude, alors que le club attend de passer devant le gendarme financier.
Atmosphère électrique au Stade poitevin football. Visé pour sa « gestion problématique » dans une récente vidéo du journaliste indépendant Romain Molina, Philippe Nabé fulmine. Le mécène, arrivé au club à l’été 2019, a peu goûté le récit d’une saison des plus chaotiques, sur et en dehors du terrain. Et pourtant validé -brièvement- par un joueur du club sur les réseaux (« Tout est vrai »).
Les faits sont tenaces. Depuis les premiers tweets de Romain Molina, au mois d’avril, le Stade poitevin FC paye ses salariés avec toujours plus de retard. Au 24 juin, les salaires de mai n’étaient toujours pas versés... « Comme cela peut parfois arriver dans d’autres secteurs, s’est défendu l’investisseur face à la presse. A Poitiers, tous les joueurs ont été payés. » Reste que la « gestion à flux tendu » du mécène crispe en interne et place l’institution en difficulté. Pour boucler la saison, le club doit trouver selon ses dires la somme de 130 000€. « Sans puiser dans les fonds propres », jure Philippe Nabé. Ces dernières semaines, le Stade pousse notamment pour le versement de 25 000€ de son plus important partenaire, lequel n’est pas enclin à « combler une mauvaise gestion » glisse un proche. Ambiance.
Que décidera la DNCG ?
La défiance a gagné du terrain. Selon nos informations, l’équipementier du club retient un lot conséquent de maillots, le temps d’obtenir des garanties sur la capacité de paiement de son client. Après le départ houleux de l’ancien responsable des partenariats, il était acquis que des soutiens privés ne prolongeraient pas avec le Stade. La soirée partenaires du 25 mai a fini d’échauder les fidèles. « Une personne qui s’est présentée comme extérieure au club est venue tenir un discours vulgaire contre ceux qui critiquent le projet de Philippe, raconte un participant. C’était choquant. » S’il regrette que « les partenaires ne voient pas toujours le développement général du club (formation, féminines) », Philippe Nabé entend la « déception » et annonce un budget prévisionnel à la baisse (650 000€ contre 1M€ cette saison). Mais « avec la même ambition » d’accéder au National 2. Le mécène dit miser cette fois sur une équipe N3 composée aux deux tiers de joueurs locaux ou formés au club qui, l’assure-t-il, ne seront plus payés au-delà de 3 000€ mensuels…
Il compte aussi sur l’apport de partenaires « nationaux » (à hauteur de 300 000€) appelés à intégrer le bureau. « Ils le font par amitié et par passion pour le foot », dit le conseiller de joueurs parisien, réfutant des intérêts immobiliers pour son projet d’académie et de stade à Chasseneuil. En mai, un conseil d’administration extraordinaire avait abouti au départ de trois administrateurs locaux qui avaient planché sur un projet annexe, au cas où Philippe Nabé prendrait la tangente. « Il n’y a pas de convention écrite sur son engagement financier. S’il part, c’est Jean-Pierre Giret, le président, qui sera responsable de sa gestion », explique l’un des ex-membres du bureau. L’intéressé répète, lui, qu’il s’inscrit à Poitiers sur le temps long, même en cas de descente. Car si le Stade a obtenu son maintien en N3 sur le pré (9e de sa poule), la menace n’est pas à exclure. La DNCG a repris la main sur les équipes de N3 et déjà durci les contrôles, avec plusieurs rétrogradations administratives prononcées depuis le début du mois. Bien que répandus, les importants frais de route payés aux joueurs -exonérés de charges sociales- sont notamment dans le viseur du gendarme financier du foot français. Déjà, la saison dernière, la note de plus de 100 000€ en frais de déplacement de l'équipe fanion n’avait pas manqué d’interpeller la Ville. « Pour parler de la DNCG, je ne suis pas inquiet », assure Philippe Nabé. Le Stade sera bientôt fixé sur son sort. La Ville, qui « a dit ce qu'elle avait à dire » au club la semaine dernière, espère désormais voir se concrétiser la promesse d'un « projet structurant tourné vers la cité ».
DRÀ lire aussi ...
Aujourd'hui
DMLA : un implant innovant
Contre la DMLA atrophique, il n’existe pas de traitement mais il est possible d’améliorer la vue des patients, sous conditions, grâce à des technologies innovantes telles que le SING IMT, un implant nouvelle génération. Plus de détails avec le Pr Levéziel, du CHU de Poitiers.