Etudiante en Staps à Poitiers, Maëva Squiban est cycliste professionnelle au Stade rochelais Charente-Maritime depuis trois saisons. Après sa première victoire chez les pros en mars, la Bretonne aspire à disputer les plus belles courses du monde.
Bien qu’elle ne l’ait porté que durant une étape, elle a précieusement conservé son maillot jaune. Le 11 mars dernier, Maëva Squiban remportait la 2e étape du Tour d’Estrémadure, sa première victoire chez les pros. « J’espère que ce ne sera pas la seule !, sourit la coureuse du Stade rochelais Charente-Maritime, qui termine dans le top 10 au classement général. Je roulais avec l’échappée. A 2 ou 3 kilomètres de l’arrivée, on a vu
40 filles qui revenaient sur nous, mais ça l’a fait. Je me suis découverte au sprint ! »
A 21 ans, la Finistérienne est l’un des espoirs du cyclisme féminin tricolore. En avril, elle a connu sa première sélection avec l’équipe de France Elite -avec un top 20 à la clé- aux côtés d’Audrey Cordon-Ragot et de Marie Le Net. « Je ne m’y attendais pas, plaide Maëva Squiban. C’était sympa et enrichissant de courir avec des filles qui évoluent en World Tour, on voit la différence de niveau… » L’étudiante en Staps à Poitiers sort d’une grosse saison 2022 : 15 000 km parcourus dans huit pays, 25 jours de course, trois top 10 et… une chute lors de la 2e étape du Tour de France Femmes (fracture du sacrum). « Ce sont les risques du sport... Je retiens l’engouement assez extraordinaire du public sur les Champs-Elysées, le Tour a vraiment fait avancer le cyclisme féminin en termes de médiatisation. »
Arrivée au vélo
à seulement 15 ans
La revanche de Maëva sur la Grande Boucle attendra, son équipe n’ayant pas été retenue cette année. En attendant, la puncheuse entend poursuivre sa progression, jusqu’ici assez fulgurante. Car la jeune femme n’est arrivée au vélo qu’à l’âge de 15 ans, après huit saisons de handball. « Je n’aimais pas perdre tous les week-ends avec mon équipe, alors j’ai fait du VTT avec les copains de ma classe. Je les battais alors que je venais tout juste d’arriver dans la discipline. J’ai arrêté deux ans après pour faire du cyclo-cross puis de la route. » Ses performances en junior au championnat d’Europe du contre-la-montre (2e) et sur la course en ligne (4e) lui ont permis de signer en 2021 son premier contrat professionnel au Stade rochelais Charente-Maririme, où elle était arrivée comme stagiaire à 18 ans.
Alors que son bail expire en fin d’année, la vice-championne de France espoirs 2021 ne sait pas encore ce qu’elle fera la saison prochaine. Elle attend de savoir si sa licence Staps est validée et de connaître sa destination pour un éventuel master. « Ce n’est pas facile tous les jours de concilier les courses et les études. » Celle qui a effectué un stage de six semaines chez Poitou-Charentes Animation (organisateur du TPC) n’exclut pas de se concentrer sur sa carrière sportive en 2024. « Je progresse d’année en année, mon objectif est d’aller en World Tour, assure Maëva Squiban, qui a reçu des approches de formations de l’élite mondiale. Je me sens assez grande et mature pour me débrouiller dans une équipe étrangère. »
DR - Néron Rodriguez