Le jardin d’assainissement 
se la coule douce

Parmi les systèmes existants, le « jardin d’assainissement » présente la particularité de ne consommer ni énergie ni produits phytosanitaires, tout en permettant un rejet de l’eau dans l’environnement. Visite de jardin à Nouaillé-Maupertuis.

Claire Brugier

Le7.info

Dans la Vienne, environ 
50 000 maisons ne sont pas raccordées au tout-à-l’égout, à charge pour leur propriétaire de les équiper d’un système d’assainissement individuel. Fosse septique, microstation d’épuration, filtre à sable… Plusieurs solutions existent pour évacuer les eaux usées. Peu après avoir emménagé à Nouaillé-Maupertuis, Hervé Bernard a pour sa part fait le choix de la phyto-épuration et troqué une vieille fosse septique « plus aux normes » contre un « jardin d’assainissement ». Quésaco ? 
« Un système de traitement des eaux usées par filtres plantés de roseaux », explique Thomas Sahabi, ingénieur en traitement de l’eau au sein d’Aquatiris. La société, dont le siège est à Rennes, développe ce procédé depuis 2007. 
« Nous avons installé environ cent cinquante jardins dans le département. Les roseaux sont adaptés aux zones humides et ils ont un système racinaire développé. Ils permettent d’oxygéner la terre et d’éviter que cela se bouche. » Chez Hervé Bernard, l’important dénivelé mais aussi la configuration des lieux, qui ne laissait pas le passage d’une cuve, ont plaidé en faveur de ce système aux propriétés épuratoires reconnues. Et sans odeurs, faut-il le préciser ! « Pour nous c’était un choix de bon sens qui ne nécessitait pas d’énergie -car pas de pompe de relevage- et permettait d’assainir l’eau par les plantes, donc sans avoir à utiliser de produits phytosanitaires. »

Peu d’entretien

Dans le jardin du Nobilien, l’installation, discrète, prend l’apparence de deux grands carrés de verdure, l’un planté de roseaux et recouvert d’une grille, le second d’une végétation plus variée. « Les eaux usées qui sortent de la maison se répandent à la surface d’un mélange de granulats et de sable, lui-même posé sur une bâche d’étanchéité, explique Thomas Sahabi. La matière (papier, graisse, etc.) est compostée et dégradée en surface. » 
L’eau descend ensuite par une canalisation vers le second bassin où, selon le même principe, elle percole avant d’être infiltrée dans le sol. « Il faut juste déplacer la vanne de temps en temps pour répartir l’arrivée des eaux usées. Et entretenir un peu la végétation à la fin de l’été et au début de l’automne », glisse 
Hervé Bernard. Mais rien de plus ou de moins qu’un carré de jardin ordinaire, qui par ailleurs reste étrangement vert même en période de sècheresse.

Le deuxième bassin est devenu facultatif mais le prix d’un 
« jardin d’assainissement » reste dans la fourchette haute des systèmes d’épuration autonomes, « entre 10 et 15 000€ selon les dimensions », liées à la capacité d’accueil de l’habitation. A raison d’une consommation moyenne de 149 litres d’eau potable par personne par jour en France, Aquatiris conseille d’enlever le terreau tous les dix ans environ.

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