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Installée à Loudun depuis 1985, Ematek est reconnue dans la fabrication artisanale de petites pièces en verre et en cristal. L’essentiel de sa production est destinée aux célèbres maisons de haute couture.
Savez-vous qu’il y a un peu de la Vienne dans certains des plus importants défilés de mode ? On le doit à Ematek, entreprise loudunaise spécialisée dans la création de perles, cabochons et formes en verre et en cristal. Les maisons de haute couture, pour la plupart françaises, représentent l’essentiel de sa clientèle. « En France, il n’y a que nous pour faire du sur-mesure », assure Bruno Berluti, le directeur commercial et marketing.
La cristallerie fondée en 1929 par les frères Alexanian réalise aussi des petites pièces pour les arts de la table ou encore le mobilier d’intérieur. Ses 45 salariés permanents -jusqu’à 80 lors des pics de production- maîtrisent tous les processus de la fabrication : émaillage, pressage, lapidage, nacrage… Tout est fait à la main. Ce savoir-faire « très spécifique et haut de gamme » a valu à Ematek d’être labellisée Entreprise du patrimoine vivant (EPV).
Un chiffre d’affaires qui a doublé
L’orientation stratégique de Vincent Marlière s’est avérée payante. A son arrivée à la tête d’Ematek, en 2009, l’ancien directeur des opérations a fait le choix de miser sur le secteur du luxe. Depuis, l’entreprise connaît une croissance exponentielle. Rien que sur les deux dernières années, elle a doublé son chiffre d’affaires (4M€). Et elle n’a guère été affectée par la pandémie ni par l’inflation des coûts de l’énergie. « Le contexte nous a été favorable, indique Bruno Berluti. Malgré les crises, il y a toujours des gagnants. Et l’avantage de notre créneau, c’est que l’envie et le besoin de luxe sont toujours là. »
Cette dynamique permet à Ematek de se projeter et d’investir. Le terrain attenant déjà acquis, la cristallerie envisage une extension de son atelier dans les deux à trois ans à venir. Elle renouvelle régulièrement ses équipements. L’enveloppe de 56 000€ attribuée par la Région dans le cadre du dispositif « Usine du futur » lui a permis d’obtenir un bras-robot qui allège les opérateurs de certaines tâches répétitives. L’entreprise développe aussi un verre sans plomb(*), qui vise une luminosité équivalente au cristal. Une façon d’anticiper les futures restrictions concernant l’utilisation de ce métal lourd en Europe, tout en étant vigilant à son empreinte environnementale. « On est très sensibilisés à cette question depuis cinq ou six ans. Une personne responsable qualité sécurité environnement a depuis été intégrée aux équipes. »
(*)Le cristal est généralement composé d’au moins 24% d’oxyde de plomb (PbO).
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