Depuis le 1er avril 2023, les propriétaires de passoires thermiques doivent faire réaliser un audit énergétique en cas de vente de leur logement. Un professionnel liste les travaux à effectuer, ainsi que les aides permettant de les financer.
Selon le réseau immobilier Guy Hoquet, les logements classés F ou G au titre du diagnostic de performance énergétique (DPE) représentent aujourd’hui 6,8% du marché à Poitiers. Une part qui serait sans doute plus importante dans le reste du département. « En France, la première règlementation thermique remonte à 1974. Il reste un gisement important dans les zones rurales, où l’on reste sur du bâti ancien »,
estime Baptiste Baranger, diagnostiqueur et directeur général de Diagamter à Poitiers.
En cas de vente, ces fameuses « passoires » thermiques doivent aujourd’hui faire l’objet d’un audit énergétique, en complément du DPE. Seuls les logements en copropriété ne sont pas concernés par cette obligation. Après plusieurs reports, cette mesure prévue par la loi Climat et résilience de 2021 est entrée en vigueur le
1er avril dernier. Le but est d’avoir un parc immobilier moins énergivore (il y aurait près de 5 millions de « passoires » en France). « Il s’agit de réaliser des scénarios de travaux pour une rénovation énergétique performante (lettre B ou C) », explique Baptiste Baranger. Sont visées l’isolation des murs, des planchers bas, de la toiture, les menuiseries extérieures, la ventilation et la production de chauffage et d’eau chaude.
Etendu à la lettre E
en 2025
Etabli par un professionnel indépendant -bureau d’études qualifié, cabinet d’architectes préalablement formé, diagnostiqueur immobilier réalisant des DPE, entreprise certifiée-, cet audit énergétique réglementaire propose d’effectuer ces travaux en une seule fois ou par étapes, auquel cas il définit un ordre de priorité des chantiers. En outre, il doit aussi fournir une estimation de leur montant et une liste des aides permettant de les financer.
« Le rapport d’une vingtaine de pages donne notamment les coordonnées de France Rénov’, le service public de rénovation de l’habitat, pour permettre aux bailleurs d’établir leur plan de financement », précise Baptiste Baranger.
Valable cinq ans, l’audit énergétique n’oblige pas le bailleur à faire les travaux nécessaires en amont de la vente de son bien, mais permet à tout potentiel acquéreur d’en évaluer le montant. Le tarif de l’audit, qui n’est pas réglementé, varie localement entre 400 et 900€.
« On a beaucoup de demandes »,
confie Baptiste Baranger, pour Diagamter. A noter que les biens classés E au DPE seront à leur tour soumis à cette obligation à partir du 1er janvier 2025, tandis que ceux classés D seront concernés à partir du 1er janvier 2034.
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