Aujourd'hui
Depuis plusieurs mois, une équipe pluridisciplinaire rattachée à l’association Diapasom conseille et oriente les personnes sourdes et malentendantes sur le choix d’aides techniques auditives dans l’ex-Poitou-Charentes. Un dispositif gratuit et expérimental unique.
Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), un adulte sur quatre serait concerné par une forme de déficience auditive(*). Dans 4% des cas, celle-ci serait « invalidante ». Si les personnes atteintes de surdité ont tôt fait de trouver des moyens de communiquer, les autres tâtonnent parfois, lorsqu’elles ne se coupent pas de toute vie sociale. C’est précisément pour elles qu’une Equipe locale d’accompagnement sur les aides techniques (EqLAAT) a vu le jour il y a moins d’un an, sur les quatre départements de l’ex-Poitou-Charentes. « L’équipe se compose d’un ergonome, d’ergothérapeutes et d’une technicienne en compensation sensorielle », précise Alexandre Rodriguez.
Avec ses collègues, l’ergothérapeute de Diapasom se rend chez les particuliers qui le souhaitent pour identifier leurs besoins, les conseiller sur le choix d’aides techniques et met même à disposition le matériel pour un test de quelques jours voire davantage. Un accompagnement à la mise en service de l’aide et un suivi à trois mois sont assurés. Plus de 120 personnes ont déjà bénéficié gratuitement de l’expertise de l’équipe. Des casques amplificateurs de sons aux réveils vibrants ou par flashs, en passant par les réducteurs d’acouphènes ou les alarmes à incendie vibrantes, il existe une batterie de dispositifs qui peuvent améliorer le quotidien ou compenser la perte d’autonomie. « Ce sont des choses très concrètes et utiles. Par exemple, à la place d’un interphone, on propose un visiophone. » Diapasom s’est équipé d’une foule de boîtiers à même de répondre aux usages, à tous les usages, hormis les audioprothèses personnalisées évidemment. « Mais nous sommes quand même en mesure d’accompagner les personnes chez un audioprothésiste », renchérit le professionnel.
Vieillissement de la population oblige, les aides auditives devraient se multiplier dans les foyers, aidées en cela par le couplage avec un smartphone. Le coussin vibrant connecté peut ainsi servir de détecteur à incendie, de babyphone, de réveil... « Sachant que les tablettes et téléphones sont de plus en plus utilisés chez les personnes âgées, ce serait dommage de s’en priver », commente Alexandre Rodriguez. Portée par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie et financée grâce à des fonds de l’Agence régionale de santé, l’expérimentation devrait durer encore un an dans l’ex-Poitou-Charentes. Avant d’être généralisée dans toute la France ? C’est sans doute le sens de l’histoire. Il existe aujourd’hui une vingtaine d’EqLAAT dans l’Hexagone qui tissent la toile d’une meilleure prise en charge des Français.
(*)Chiffre tiré de la cohorte épidémiologique Constances, sur un panel de 220 000 adultes de 18 à 75 ans. Contact : Laura Touchard - 07 81 92 97 57 - laura.touchard@fondation-ove.fr.
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