Aujourd'hui
Initialement prévue le 1er janvier, puis en avril, la fin de l’impression automatique des tickets de caisse est finalement actée au 1er août 2023. Commerçants et consommateurs ont déjà largement anticipé.
Chaque année, la France « consomme » près de 30 milliards de tickets de caisse imprimés. Il faudra bientôt parler au passé puisque la loi de février 2020 consacrée à l’économie circulaire va s’appliquer sur ce volet à compter du 1er août 2023. Il s’agit officiellement de lutter contre le gaspillage et les substances dangereuses. « En réalité, 90% de nos clients ne nous demandent déjà plus de ticket, constate Jean-Baptiste Dubreuil, gérant de Chez Alphonse, du Café du commerce et président de Poitiers Le Centre. Dans la restauration, pas mal de professionnels ont d’ailleurs des terminaux de paiement qui ne font pas l’impression automatique. » Le commerçant estime la mesure « intéressante sur le plan environnemental », mais pas de nature à lui faire économiser beaucoup d’argent. « Le coût du papier ? Chez nous, on doit être à 50€ par mois de rouleaux, c’est toujours ça ! »
Si l’immense majorité des tickets va disparaître, ceux émis dans des surfaces de vente, par des automates, les reçus de carte bancaire ou encore les bons d’achat et promotionnels, certains feront de la résistance. C’est le cas des tickets de caisse « relatifs à l’achat de biens dits durables où sont mentionnés l’existence et la durée de la garantie de conformité ». On pense aux secteurs de l’électroménager, de la téléphonie ou encore de l’informatique. Quoique... Dans beaucoup d’enseignes, le e-ticket a tôt fait de remplacer le papier. Par SMS, e-mail, message dans l’application bancaire ou QR Code, les versions dématérialisées satisfont les clients.
Vraiment écologique ?
Mais, parce qu’il y a un mais, les consommateurs regardent à deux fois leur ticket de caisse à la sortie du supermarché, avec une inflation en hausse de 15% sur les produits alimentaires en mars 2023 sur une année glissante. « A travers ces reports (d’application, ndlr), Bercy reconnaît l’importance du ticket de caisse pour la bonne gestion de son budget, la matérialisation et le suivi de ses dépenses, alors même que cet argument semblait voler en éclat au moment de l’adoption de la mesure législative », persifle Alain Bazot, président national de l’UFC-Que Choisir, présent samedi dernier à Poitiers. L’association de consommateurs s’oppose à la mesure depuis le premier jour. Et d’interroger la pertinence de l’argument écologique, « les tickets dématérialisés pouvant émettre plus de gaz à effet de serre que le ticket papier, sans parler de la problématique question des données personnelles qu’ils posent », renchérit Alain Bazot. Vous voulez votre ticket ? Une phrase qu’il faudra s’habituer à ne plus entendre.
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