Le SNU 
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Encore trop militaire pour certains, surtout pas pour d’autres, le Service national universel (SNU) veut mettre l’accent sur l’engagement et la cohésion. 78 jeunes volontaires hébergés au LP2i en ont fait l’expérience pendant les vacances de printemps.

Claire Brugier

Le7.info

Short noir et pull sombre brodé de l’écusson bleu-blanc-rouge, la tenue des jeunes prétendants au Service national universel (SNU) peut aisément être assimilée à un uniforme. Plutôt à « une tenue uniforme », rectifie Philippe Brès. Le directeur du centre SNU basé durant les vacances de printemps au LP2i, à Jaunay-Marigny, est las des comparaisons militaires. L’armée, il connaît, lui qui a fait carrière au RICM, entre Vannes et Poitiers. Ici, le lever des couleurs, accompagné chaque matin de la Marseillaise, est « juste un rituel républicain pour marquer le début de la journée ».

Orchestré par une équipe d’une vingtaine d’encadrants, issus pour beaucoup de l’éducation populaire, nationale ou spécialisée, l’accompagnement est plus global. Les 78 jeunes de 15 à 17 ans, venus de l’Est, ont bénéficié d’interventions sur « la laïcité, le développement durable, l’égalité homme-femme, le cyberharcèlement, la santé… » Et le programme de ce « séjour de cohésion », intense, s’est clos sur une journée organisée avec le Comité département olympique et sportif (CDOS). Au menu : rugby, biathlon, athlétisme, volley, tchoukball et kinball.

« On se mélange »

« Ce ne sont pas tous des sports olympiques », sourit Sébastien Chauvet, directeur du Cdos. Mais tous sont porteurs des valeurs que sous-tendent le SNU et qui sont au centre d’« un échange permanent », reprend Philippe Brès. « On se mélange, on parle beaucoup et puis on fait plein d’activités. Je pensais juste que ce serait plus militaire », confie Jessim. « Je ne savais pas quoi faire de ma vie alors je me suis dit que si ça pouvait m’aider à m’orienter… », lâche Thibo. Elsie, elle, se dit déjà « intéressée par les métiers de l’armée ». 
« Plus tard je veux être dans la gendarmerie, confie également Tess. J’ai voulu découvrir ce que c’était, avec un aspect plus ludique ». De même, Josua s’est inscrit « pour le côté militaire. Et le fait d’être avec plein d’autres jeunes ». Ainsi, réelle ou non, la connotation militaire reste incitative, même si « c’est une fausse image », conteste Philippe Brès, pour qui « le SNU est la première phase officielle d’un engagement citoyen dans des associations, des clubs… Pour faire vivre le bénévolat. »

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