![Une marche pour sensibiliser au sujet du suicide à Poitiers](https://www.le7.info/media/cache/home_small/uploads/photos/67a3795be7e38.jpeg)
Aujourd'hui
C’est un service que seuls les initiés de la justice connaissent. L’Unité éducative d’hébergement diversifié renforcé (UEHDR) Poitou-Charentes, qui dépend de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), se charge d’accompagner des mineurs délinquants sur la voie d’un avenir meilleur. « La délinquance est toujours le symptôme de quelque chose, nous sommes donc dans une logique éducative globale. Nous travaillons sur tous les aspects : insertion, santé physique et psychique, relations familiales, socialisation... », insiste le directeur de l’unité, Yann Le Bail. Dans ce cadre, le placement en famille est très souvent privilégié pour les 13-18 ans, en alternative aux centres éducatifs fermés.
Ainsi, sur l’ensemble de l’ex-Poitou-Charentes, une quinzaine de familles ouvrent les portes de leur maison aux 13-18 ans sortis du cadre, pour de multiples raisons. La PJJ en cherche de nouvelles, dans la Vienne et les départements limitrophes, pour accueillir un jeune « le temps d’un week-end relais voire plusieurs mois ou années », appuie Yann Le Bail. L’activité bénévole -les familles touchent 40€ par jour pour le gîte et le couvert- s’accompagne d’une liberté d’engagement. Elles peuvent suspendre ou arrêter leur participation à n’importe quel moment et quel que soit le motif. Précision importante : les éducateurs voient les jeunes placés au moins une fois par semaine. En moyenne, ces derniers restent « entre neuf et onze mois » au domicile des particuliers.
« Ne pas essayer de les sauver »
« Nous, c’est allé jusqu’à seize mois », abondent Robert et Chantal(*). Le couple du Nord-Charente est bénévole depuis six ans et parle donc d’expérience à l’heure de dresser la liste de ce qu’il faut faire... et ne pas faire. « Des règles ? On n’en met pas beaucoup. On demande à ce qu’ils soient corrects, déjeunent et dînent avec nous, soient propres et nettoient leur chambre une fois par semaine. » Et Chantal d’ajouter un conseil fondamental à l’attention des futurs volontaires : « Il ne faut pas essayer de sauver ces jeunes, on n’est pas là pour ça mais plutôt leur apporter compassion et bienveillance. » Bénévoles chez Emmaüs, les Charentais proposent systématiquement aux jeunes de les accompagner. Car là-bas « personne ne prend de gants avec personne, ça leur fait du bien ». Bien sûr que les excès d’hier -addictions, fugues...- ne disparaissent pas du jour au lendemain. Mais « on n’est pas là pour les juger ou les culpabiliser », développe Chantal. Au relais, éducateurs (10) et psychologues (2) de l’UEHDR assurent la continuité 7j/7 et 24h/24. « On trouve toujours des solutions pour apaiser les tensions », commente Audrey Kneip, psychologue. Le nombre de jeunes accueillis est de vingt au maximum. D’où une réunion d’information, vendredi, à 18h à Poitiers. Toutes les familles intéressées, dans leur diversité, sont les bienvenues.
UEHDR, 7, rue Aliénor-d’Aquitaine, à Poitiers. Tél. 05 49 61 49 00 - uehdr-poitiers@justice.fr. Les personnes intéressées peuvent envoyer directement un CV et une lettre de motivation par courriel ou voie postale.
(*)Prénoms d’emprunt à la demande du couple.
DR AdobestockÀ lire aussi ...