mardi 24 décembre
Après avoir été acquittée du meurtre d’un producteur, une comédienne accède à la gloire. Mais la vérité sur l’affaire menace d’être révélée… Avec Mon crime, François Ozon livre un vaudeville féministe convaincant à tout point de vue. Une réussite.
Dans les années 1930 à Paris, un célèbre producteur est retrouvé mort dans sa résidence. Très vite, les soupçons se tournent vers Madeleine, dernière personne à avoir rendu visite au vieil homme. Aidée de son amie et colocataire Pauline, une avocate sans clients, la jeune comédienne en galère est acquittée pour légitime défense. Un coup d’éclat qui leur ouvre enfin les portes de la gloire et du succès. Mais Madeleine a-t-elle dit toute la vérité ?
D’une pièce de théâtre de l’entre-deux-guerres, François Ozon signe une brillante comédie d’enquête, actualisée à l’ère post-#MeToo. Le réalisateur n’a pas son pareil pour raconter ses deux héroïnes dans leur combat contre le patriarcat. Mais « son » Crime a la bonne idée d’entretenir une ambiguïté : pour se défendre, Madeleine et Pauline doivent en passer par le mensonge et la manipulation. Même la sororité ambiante devient toute relative quand fait irruption une actrice sur le déclin (épatante Isabelle Huppert), bien décidée à obtenir son « dû » dans l’affaire. Ce suspens latent, bien vu et tout en nuances, tient en haleine au long d’un récit plus piquant qu’attendu. Enfin, le rythme enlevé, la précision des dialogues et la qualité du casting intégral -comprenant Nadia Tereszkiewicz, tout juste sacrée César du meilleur espoir féminin- finissent de convaincre. Tout bonnement savoureux.
Comédie de François Ozon, avec Nadia Tereszkiewicz, Rebecca Marder, Isabelle Huppert (1h42)
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