Expert en logistique et passionné de « tout ce qui vole », le Poitevin Max Van Cauwenberghe propose avec ses associés d’optimiser les trajets des jets privés. Tout le secteur de l’aviation d’affaires s’ouvre à lui. Sa startup Rise est sur le point de décoller.
40% des avions d’affaires volent « à vide », autrement dit sans passager. Vous ne rêvez pas ! Pourquoi ? Tout simplement parce que les avions d’affaires fonctionnent comme des taxis. Une fois le trajet Paris-Athènes effectué, le jet retourne souvent à sa base sans nouveau client à son bord. Si on ajoute le fait que les taux de remplissage sont très bas, l’efficience économique et écologique n’est assurément pas au rendez-vous.
Ce constat, Max Van Cauwenberghe le partage. Cet expert franco-belge en logistique, qui a grandi à Poitiers, s’est forgé une solide expérience dans les transports maritime, ferroviaire et aérien avant de se spécialiser chez Eurostar. « En tant que responsable des opérations, je devais faire le maximum avec les ressources allouées. » Un réflexe qu’il a aujourd’hui décidé de mettre au service des compagnies d’aviation d’affaires. « Nous avons créé un logiciel qui optimise le routage des appareils en tenant compte de toutes les contraintes. » L’idée, c’est que le bon avion (bien dimensionné) soit au bon endroit au bon moment. Sans oublier de se renseigner sur les réglementations de chaque aéroport. Et pour cela, il est nécessaire de brasser des quantités de données inaccessibles pour le cerveau humain.
L’aviation du futur
Max Van Cauwenberghe a donc créé Rise avec deux associés. D’un côté Stéphane Geay, pilote de jet depuis trente ans. « Nous avons des amis en commun et comme je suis passionné par tout ce qui vole, on s’est très vite entendu. » De l’autre, Jean-François Simon, expert en conception de logiciels et en architecture informatique. Un premier test a été mené au sein d’une société partenaire, propriétaire de 70 appareils. Rise revendique 30 à 35% de vols à vide maximum et une réduction de 20% des coûts variables (carburant…). Les émissions de CO2 diminuent aussi de 15%. Une première levée de fonds de 600 000€, accompagnée par la Technopole Neoloji, a été réalisée. Les investisseurs semblent donc intéressés. La commercialisation doit débuter à la fin du semestre.
Si Rise s’est installé à Poitiers, ce n’est pas par hasard. « Une réflexion est en cours depuis deux ans sur l’avenir de l’aéroport, cette dynamique est très intéressante, estime Max Van Cauwenberghe. Une feuille de route se dessine pour développer le trafic aérien décarboné et une filière d’excellence sur l’aviation du futur. Quitte à être quelque part, autant se retrouver dans une ville qui se pose ces questions. » Et si l’aéroport devenait une station d’avions-taxis électriques qui nous emmèneraient où on le souhaite ?
« Ce n’est plus un mirage et ils seront moins chers à faire voler. »
Justement, Rise intègre aussi les bornes de recharge.