Aujourd'hui
L'édito de la semaine est signé Arnault Varanne, rédacteur en chef du 7.
Avraam et Véra Seredinski ont rejoint la France à la fin des années 80, en provenance de l’Union soviétique. Depuis, l’éminent scientifique et son épouse francophile coulent des jours heureux à Poitiers, même si depuis un an le couple se désespère de cette guerre amorcée par un seul homme contre tout un peuple. Ils sont beaucoup à demander à ce qu’on ne fasse « pas d’amalgame » entre les Russes, a fortiori la diaspora, et leur président. « Je ne suis pas d’accord avec ceux qui disent qu’il ne faut plus éditer de livres russes, ne plus écouter de musique..., insiste Véra. Je suis persuadée que la langue et la culture peuvent rassembler les gens, pas la politique. » Du sang ukrainien coule d’ailleurs dans leurs veines. Mais il faut croire que la guerre abîme tout, jusqu’aux relations familiales. Dans les familles et les cercles d’amis, certains se déchirent depuis un an et les groupes d’amitié franco-slave peinent à résister au poids des bombes à fragmentation. A leur manière, Avraam et Véra Seredinksi s’efforcent de réconcilier les corps et les cœurs. Via l’association Kalinka, Véra donne encore pour quelque temps des cours de russe, mais elle est « triste de perdre [ma] patrie pour la deuxième fois ».
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