
Aujourd'hui
Amélia Bowyer, récit(s) d’ailleurs
Amélia Bowyer. 66 ans. A grandi entre la France et l’Angleterre. Bénévole historique du Toit du monde, à Poitiers. A passé sa vie au contact d’étrangers. Vient de publier Le Récit de la Kavkaziène.
Non, les bulletins de notes n’ont jamais été réclamés aux élèves à l’entrée du Lycée pilote innovant international (LP2I). Ni d’ailleurs le niveau de revenus de leurs parents, leur adresse ou collège d’origine. Et pourtant, quand on analyse l’« indice de positionnement social » des élèves fréquentant le lycée de la Technopole, on retrouve en grande majorité des « CSP++ », autrement dit des ados issus de familles plutôt favorisées avec un capital culturel déjà bien fourni. « Pour un établissement public de la République, ça pose question, il y a un véritable enjeu de mixité sociale ici », commente Damien Dubreuil, proviseur du LP2I arrivé l’année dernière.
A la demande de la rectrice d’académie, l’équipe de direction a donc décidé de prendre les choses en main à travers le programme « LP2I pourquoi pas moi ! » (lire ci-dessous) en changeant radicalement le mode de recrutement. En résumé, jusque-là, les candidats étaient invités, lors d’un entretien, à parler de leurs motivations et de leurs projets d’avenir en apportant une production personnelle. Mieux valait connaître les codes et savoir parler en public. Certains collèges organisaient même des « prépa-LP2I ». Or, depuis le 1er février, les prétendants n’ont plus qu’à remplir un simple formulaire sur le site Internet du lycée (lp2i-poitiers.fr). La sélection s’opérera ensuite de façon aléatoire. Seuls quatre points sont demandés : les options, la bourse sur critères sociaux, le sexe et le besoin d’un logement à l’internat. « On va chercher à respecter des équilibres, on ne prendra pas que des boursiers, l’idée consiste à se situer dans la moyenne académique », précise le chef d’établissement.
Le message va se propager dans les collèges de la Vienne d’ici la fin de la procédure en avril. « Cette démarche vise aussi à réduire l’autocensure de certains collégiens qui n’osent pas candidater. Ils pensent a priori qu’il faut être compétent, autonome et créatif pour entrer, alors qu’en réalité c’est à nous de leur transmettre cela. » Les préjugés ont la vie dure. D’autant que jusque-là, ils étaient plutôt vrais. En 2022 encore, 260 élèves remplissaient toutes les cases mais seulement 190 places étaient disponibles. La sélection était forcément subjective. « Le tirage au sort est bon pour l’estime de soi, si l’élève est refusé, c’est juste pas de chance », conclut Damien Dubreuil.
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