
Hier
On les avait quittés en pleine session d’enregistrement, au Dark Side Studio, à Fleix. Guillaume Bernard avait alors prévenu, sibyllin : « On est sur un truc plus ancré dans la terre. » Un peu plus d’un an après cette « mise au vert » studieuse, les Poitevins de Klone s’apprêtent à sortir Meanwhile, leur septième album studio, toujours produit sous le label anglo-saxon Kscope Music.
Le guitariste du groupe n’avait pas menti : l’écoute des dix titres du disque révèle très vite un son résolument plus brut, plus saturé que Le Grand Voyage (2019). « On a mis plus de notes dans nos riffs, plus de distorsions, avec une production plus actuelle et un propos plus rentre-dedans, frontal, développe Guillaume. Le fait d’avoir été enfermés pendant le Covid a peut-être réveillé chez nous quelque chose d’énergique… Mais c’est aussi dans une volonté d’avoir du relief dans nos setlist pour le live. » De là à parler d’un retour aux origines metal de la formation… « On a quand même gardé un peu de ce truc aérien qui caractérisait nos deux derniers albums. Meanwhile est un condensé de ce que l’on sait faire de mieux. »
Conquise, la presse spécialisée ne dit pas mieux, n’hésitant pas à parler du meilleur album des Poitevins à ce jour. De bon augure alors que Le Grand Voyage, qui confirmait un virage vers la musique progressive, a été le disque le plus vendu du groupe en presque vingt-cinq ans de carrière. Un succès qui prend également racine à l’étranger, où Klone joue régulièrement. « Notre musique est plus ancrée dans la culture anglo-saxonne et scandinave, c’est pourquoi on est pas mal écoutés dans ces pays-là. »
La tournée de Meanwhile, entamée il y a quelques jours, mènera les cinq membres à travers toute l’Europe dans les prochaines semaines. Notamment en première partie du Canadien Devin Townsend, autre référence du metal-rock prog qu’ils avaient déjà précédé sur scène en 2015. « Il fait partie des artistes qu’on écoutait plus jeunes. Ses deux premiers disques sont importants pour moi en termes de composition, confie Guillaume, compositeur principal de Klone. C’est hyper-gratifiant et humainement, c’est quelqu’un de très sympa. » Avant de sillonner les routes du Vieux Continent et peut-être au-delà -« on est en discussion pour des dates en Amérique du Sud »-, le combo poitevin a coché le 28 février d’une croix blanche. Et pour cause, il défendra son dernier album à domicile, au Confort moderne. Une date qui demeure à part dans une tournée, aussi internationale soit-elle. « C’est toujours un peu stressant de jouer à Poitiers car c’est le genre de concert où tu reconnais 150 visages dans la salle ! » Peut-être le public le plus exigeant. Le plus fidèle aussi.
DR - LÇo MargaritÀ lire aussi ...