Aujourd'hui
L’allemand en reconquête
Face à la diminution constante des effectifs de germanistes, le rectorat de Poitiers met en avant les dispositifs scolaires permettant l’apprentissage de l’allemand, et ce dès la maternelle.
Vous avez pris la direction générale de l’Espace Mendès-France le 1er février. Quelles sont vos premières impressions ?
« C’est une fierté et un bonheur d’être là. Ce qui me motive, c’est la liberté d’agir et de penser. J’aime la culture sous toutes ses formes et, surtout, la faire partager. Cette maison porte une dimension d’engagement citoyen, au moins depuis l’arrivée de Didier Moreau. On sait à quel point c’est important à l’heure où la science est remise en cause, diluée sur les réseaux sociaux, assimilée à une opinion. Diffuser la méthode scientifique auprès de tous les publics, y compris les plus éloignés sur les plans territorial et socioculturel, a beaucoup de sens. »
Avez-vous vous-même été une fidèle du lieu ?
« J’ai accompagné ma fille il y a quelques années, au planétarium, dans les ateliers... J’y suis aussi venue régulièrement à l’occasion d’expositions. Mais lors de mon passage dans les Deux-Sèvres (directrice générale adjointe des politiques sociales au Département 79 entre 2008 et 2016, ndlr), j’ai été très frustrée de ne pas pouvoir participer aux conférences. »
Quels liens faites-vous entre le Crous de Poitiers que vous dirigiez et ce lieu de culture scientifique ?
« Entre le Crous et l’Espace Mendès-France, le thème commun est la démocratisation, de savoirs ici. Travailler sur les conditions de vie des étudiants (repas, logement...) revient à favoriser leur accès aux études supérieures. La deuxième parenté porte sur les interlocuteurs. Je serai en lien avec les mêmes acteurs du monde de l’enseignement supérieur et les collectivités territoriales. »
Comment succéder à Didier Moreau, qui a marqué de son empreinte l’EPMF pendant plus de trois décennies ?
« Je n’ai pas spécialement envie d’imprimer ma marque, mais j’ai envie de prendre en compte les évolutions de la société, le numérique, de rendre encore plus visible ce que fait l’Espace Mendès-France... Je m’inscris aussi dans la continuité car c’est un lieu incroyable, singulier, unique en France par son rayonnement et son ancrage territorial. Il y a des expositions, des conférences, de l’édition, le planétarium... »
Quels projets comptez-vous mettre en place dès 2023 ?
« Je souhaite vraiment renforcer la communication et la visibilité sur le foisonnement de nos activités. Cela passe par le site Internet, peut-être pas dès 2023, et la présence sur les réseaux sociaux. Quant au bâtiment, je pense qu’on peut mieux le mettre en lumière, travailler sur la végétalisation... Il faudra voir avec les services de la Ville. On doit davantage donner envie d’entrer à l’Espace Mendès-France. Au-delà, on doit conforter le virage du numérique, en faire un levier pour faire revenir le public après le confinement. Nous avons accueilli 30 000 visiteurs en 2022 et rencontré plus de 70 0000 personnes à l’extérieur. »
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