Et si on arrêtait de dire « je n’ai pas eu le temps » ?

Le Regard de la semaine est signé Maximilien Petitgenet.

Le7.info

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… Car ce n’est pas vrai ! Ou plutôt, c’est mal formulé. On a toujours le choix de ce qu’on fait de sa journée, quoi qu’on en dise. On fait le choix de faire ce qui nous paraît le plus important ou le plus urgent, mais cela reste un choix. Quand on dit « je n’ai pas le temps d’aller boire un verre avec l’équipe, je dois déclarer la TVA », la vérité c’est qu’on pourrait sortir boire un verre et déclarer sa TVA en retard. Mais on préfère les conséquences de « je ne vais pas boire à un verre » aux conséquences de « je ne déclare pas ma TVA à temps ». Quand on nous propose une réunion à 17h50 et qu’on doit aller chercher les enfants à 18h, on préfère les conséquences de « je ne viens pas à la réunion » aux conséquences de « je ne vais pas chercher mes enfants à l’heure ». Et c’est parfaitement légitime en l’occurrence.

On devrait dire qu’on ne prend pas le temps de faire telle chose car on préfère les conséquences qui vont découler de ne pas faire l’action aux conséquences qui découleraient si on la faisait. C’est beaucoup, beaucoup plus qu’une simple affaire de syntaxe. C’est une façon de penser. En arrêtant de dire qu’on n’a pas (eu) le temps, on prend pleinement conscience qu’on décide, qu’on arbitre, et qu’en tout cas ce n’est pas l’extérieur qui nous empêche d’agir, comme on le laisse penser en disant qu’on n’a « pas le temps ». On est donc plus honnête envers le monde et envers soi-même. Avant de dire qu’on n’a « pas eu le temps » de faire telle ou telle chose, on se doit de réfléchir à quelles sont les autres actions qu’on a préférées, décidées de faire à la place.

Faites l’exercice : obligez-vous à dire « je n’ai pas pris le temps » en lieu et place de « je n’ai pas eu le temps », pendant quelques semaines. Vous vous rendrez compte à quel point, en vérité, c’est un choix que vous avez arbitré et pas une sorte de force divine venue de l’extérieur.

CV express
De double formation (ingénieur Ensma + IAE Poitiers en management), passionné d’environnement, entrepreneur... Je suis surtout papa de trois petites filles. Pour répondre à la question qu’elles me poseront un jour -« Et toi papa, qu’est-ce que tu as fait pour préserver la planète ? »-, j’ai fondé Purple Pepper et je veux ainsi passer le reste de ma vie à lutter contre le changement climatique.

J'aime : transmettre, la philosophie (notamment le stoïcisme), la science, l’entrepreneuriat et le management, les optimistes, ceux qui passent à l’action et Chopin.

J’aime pas : ceux qui râlent et se plaignent, l’inaction climatique, les embouteillages, les consensus qui ne font rien avancer et les choux de Bruxelles.

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