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Depuis Buxerolles, Les Autos du cœur propose partout en France des voitures d’occasion à prix cassés pour des clients aux revenus modestes. L’association s’appuie sur de généreux donateurs et un réseau de garages solidaires.
Camille, la vingtaine, est venue avec sa mère de Ruffec en Charente pour récupérer son précieux véhicule. « C’est ma conseillère à la Mission locale qui m’a parlé des Autos du cœur. » Grâce à cette association solidaire, la jeune femme a pu acquérir une Clio 4 de 2016 avec 70 000km à peine pour seulement 7 600€, contre le double sur le marché conventionnel de l’occasion. « Clairement, ça ne passait pas pour moi. J’ai trouvé du travail en crèche à la fois à Ruffec et en intérim à Angoulême, il me fallait une voiture pour me déplacer. » A peine deux mois sont passés entre le premier contact et la remise des clés.
Proposer des véhicules récents, bien entretenus, pour pas trop cher, c’est le rêve qu’exauce depuis dix-sept ans déjà Les Autos du cœur. Sa devise ? « Ne laisser personne au bord de la route. » A l’origine, l’idée a germé dans l’esprit d’un concessionnaire automobile d’Amboise. Rien à voir avec les Restos du même nom ! Mais le fondateur a dû quitter l’aventure. Il y a deux ans, Gérard Blottière, secrétaire général de l’Automobile club de France, a rapatrié le siège de l’association dans sa commune de Buxerolles, au premier étage de l’immeuble Frison-Roche, face au complexe aquatique de la Pépinière. Aujourd’hui, deux salariées et une soixantaine de bénévoles s’occupent des transferts de véhicules à travers la France.
Déduction fiscale
D’où viennent les voitures, aussi bien citadines que familiales ? En deux mots, de généreux donateurs… Parfois, elles proviennent d’une succession. Entreprises et collectivités contribuent également. Mais souvent, les propriétaires cèdent leur voiture de tous les jours. « Certes, ils bénéficient d’une déduction fiscale de 66%, explique la directrice des Autos du cœur, Marie-Christine Julien, mais ils pourraient facilement les vendre plus cher sur Internet. On se met d’accord sur un prix. » L’association déclarée d’intérêt général a ainsi collecté environ 140 véhicules chaque année en 2021 et 2022, stockés dans les Vosges, près de Lyon, en Bretagne, sur la Côte d’Azur et à Saint-Georges-lès-Baillargeaux. Révisés par des garagistes partenaires, la plupart sont revendus en quelques mois à un prix qui permet aussi à l’association de financer ses frais de fonctionnement.
Certains véhicules sont accessibles à partir de 2 700€. « Nous ne décidons pas qui peut bénéficier d’une voiture, les dossiers sont constitués par les assistantes sociales qui nous contactent », précise Gérard Blottière. Ou la Mission locale dans le cas de Camille. Si elle est parvenue à financer seule son achat, d’autres bénéficiaires sollicitent la Caf, leur Département, le Secours populaire ou encore le microcrédit qui octroient des aides à la mobilité, sous conditions de revenus.
Plus d’infos sur lesautosducoeur.fr
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lundi 23 décembre