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Théoriquement, les propriétaires de motos de plus de 50cc seront censés se plier à un nouveau contrôle technique obligatoire à partir de l’été 2023. En pratique, les motards s’y opposent toujours et les centres dédiés ne sont pas prêts.
Les adhérents de la Fédération française des motards en colère (FFMC) défileront samedi dans plusieurs départements de la région parisienne. Objectif : maintenir la pression au sujet du contrôle technique obligatoire censé entrer en vigueur l’été prochain. Le 31 octobre, le Conseil d’Etat a en effet abrogé la décision du gouvernement de l’annuler, au profit de « mesures alternatives relatives(*) à la sécurité routière et à la lutte contre les nuisances sonores et environnementales ». Les motards peuvent compter sur un soutien de poids, en l’occurrence celui de Sacha Houlié. Le député de la Vienne attend d’ailleurs une réponse de la commission européenne à laquelle il a écrit. « Les objectifs poursuivis peuvent l’être autrement qu’avec un contrôle technique, assure le président de la commission des lois de l’Assemblée. On demande déjà beaucoup d’efforts aux motards, à juste titre, en termes de formation, d’équipements. On leur fait un mauvais procès. »
« Rien de concret »
La FFMC 86 sonde depuis plusieurs semaines les centres de contrôle technique. Verdict : ils ne sont « absolument pas prêts » à accueillir des motos, même pour de simples contrôles visuels. « C’est un investissement de plusieurs milliers d’euros et de la formation pour les techniciens », commente Manuel Repentin, coordinateur de la FFMC 86. « On peut aménager un endroit dans notre local, tempère-t-on chez Autosur à Naintré. Mais cela demande un peu de matériel, des connaissances... Et pour l’instant, il n’y a rien de concret. » Alors la mesure entrera-t-elle un jour en vigueur vu l’opposition frontale qu’elle suscite ? Le 26 novembre, près de 30 000 motards avaient défilé partout en France, dont 350 à Poitiers. Ils demandent qu’on leur fasse « confiance ». « Une machine mal entretenue, c’est la mort assurée, prolonge Maxime Howard, salariée de la FFMC 86. Personne ne s’amuse à rouler avec des pneus lisses ou des freins abîmés. D’ailleurs, les concessionnaires peuvent bloquer une moto si certains éléments ne sont pas conformes. »
Motard d’un jour en 2024
La FFMC estime donc qu’un contrôle technique ne « servira à rien », si ce n’est à « créer du business pour certains ». « Franchement, on est responsable de ce que l’on fait, nous ne sommes pas des voyous », plaide Manuel Repentin. Désormais considérés comme des « usagers vulnérables », les motards vont poursuivre leur travail de sensibilisation. Ils comptent renouveler en 2024 l’opération « Motard d’un jour » avec des élus locaux, pour leur montrer sur le terrain les zones les plus dangereuses.
(*)Création de radars pour contrôler les émissions sonores, adaptation du permis B pour sensibiliser les futurs automobilistes, signalisation des angles morts des poids lourds, meilleure communication sur les équipements...
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lundi 23 décembre