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Post-Covid, le secteur de l’hôtellerie-restauration a vu bon nombre de ses salariés quitter le navire, mus par de nouvelles aspirations. Une fuite que les professionnels souhaitent aujourd’hui colmater en se réinventant.
Longtemps épargné par les problèmes de main-d’œuvre, le monde de l’hôtellerie-restauration fait aujourd’hui partie des « métiers en tension ». Et pour cause, en France, il y aurait actuellement entre 200 000 et 300 000 postes non pourvus dans le secteur ! « On subit encore les conséquences de la crise Covid », analyse Hugues Baalouch, président de l’Union des métiers et de l’industrie de l’hôtellerie dans la Vienne (Umih 86).
« Être plus inclusif et à l’écoute »
Au plus fort de la pandémie, la fermeture forcée des établissements a amené des salariés et saisonniers à envisager leur avenir ailleurs, conduisant à une fuite sans précédent. Plus particulièrement dans la restauration, où la saison estivale 2022 s’est faite à flux tendu, dans la Vienne comme ailleurs. Le mot d’ordre pour les professionnels a été l’adaptation. « Beaucoup de restaurateurs ont fait moins de services, observe Hugues Baalouch qui, lui, a fermé l’hôtel Kyriad du Futuroscope le week-end. On a la chance d’avoir connu une bonne année touristique, Il y a eu plus d’activité que les étés passés mais tout le monde en est sorti épuisé. »
Depuis, si la situation est « revenue à la normale » pour l’hôtellerie, elle resterait délicate dans la restauration. « Le problème va se poser au printemps, craint Hugues Baalouch. Pas mal de travailleurs sont déjà revenus à l’hiver 2021-2022, mais d’autres sont allés ailleurs, notamment dans la restauration collective, en raison des horaires. » Pour le président de l’Umih 86, il convient de « changer l’image de nos métiers » et de fidéliser les salariés. « Il faut qu’on soit inclusif, intelligent et à l’écoute, suggère-t-il. On doit commencer à penser au long terme, ce que l’on n’a pas fait depuis vingt ans. » Dans cette opération reconquête, lui souhaite favoriser la rencontre entre les chefs d’entreprise et les demandeurs d’emploi, par l’organisation de portes ouvertes ou encore d’une « grande fête de nos métiers » dès 2023. Reste à voir comment la crise énergétique, qui frappe fortement le secteur, pourra être absorbée… « On a enregistré pas mal de reconversions vers le métier de serveur en 2022, c’est quelque chose qui nous met un peu de baume au cœur. »
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jeudi 21 novembre