Aujourd'hui
Petite rétrospective des sujets marquants de l'année 2022, en toute subjectivité...
Seniors : la colocation séduit de plus en plus
Numéro 553 - Diffusion le 22 février 2022
« Un frère et une sœur qui retapent un lieu pour y accueillir leur mère de 83 ans, veuve et isolée… L’histoire est belle. C’est ce qu’ont fait les Gautier en rachetant l’ancien bar aux oiseaux des Trois-Cités à Poitiers. Mieux, ils ont tout cassé à l’intérieur pour concevoir quatre studios autonomes et un grand espace commun, avec coin salon, cuisine et buanderie. C’est là que j’aimerais vieillir. Lyliane, la maman, m’est apparue épanouie malgré sa canne. Surtout, elle n’était plus seule et pouvait partager des activités aussi simples qu’essentielles avec une colocataire. A l’époque, il n’y en avait qu’une. Mais après la parution de l’article, une personne de 76 ans a contacté la rédaction pour obtenir les coordonnées des Gautier. Et si ce modèle était amené à se développer ? » Romain Mudrak
Réfugiés : l’accueil avec un grand A
Numéro 558 - Diffusion le 29 mars 2022
« C’est un couple « ordinaire » qui a ouvert ses portes et son cœur aux réfugiés ukrainiens. Ce matin de mars 2022, je rencontre Olga, Daryna, Vassili et Nadia chez Thierry et Chantal Desroches, aux Roches-Prémarie. La professeure de français, sa fille et ses parents racontent leur exil brutal, de Kiev jusqu’à ce village de la Vienne. Il y a de l’émotion, bien sûr, de l’incompréhension aussi, et beaucoup de fraternité entre des personnes que rien ne prédestinait à se rencontrer. Quelques semaines plus tard, j’apprends que le Cned, après avoir lu notre reportage, a recruté Olga pour quelques mois. La jeune femme est ravie de cette opportunité, même si tout la ramène à l’Ukraine et à ce qu’elle a laissé derrière elle. » Arnault Varanne
Elle s’appelait Rachel
Numéro 577 - Diffusion 27 septembre 2022
« 8h45, mercredi 21 septembre 2022. La cloche vient de sonner à l’école Coligny-Cornet, à Poitiers. Je n’y suis jamais venue. Le bâtiment de la fin du XIXe siècle m’impressionne par son austérité. Un décor de film… La directrice Patricia Duchadeuil me reçoit dans son bureau. Rapidement elle me présente le registre d’appel de l’année 1941-1942. A partir des feuilles jaunies, ses élèves de CM2 et elle ont mené un projet pas comme les autres : ils ont reconstitué la vie de Rachel Friedmann. Se dire que la fillette juive, déportée en 1942, a couru dans cette cour, appris à lire dans l’une de ces salles… Passé, présent, histoire, Histoire, enfance, drame, humanité, mémoire, tout se mêle. En sortant, malgré la vue panoramique, les murs de l’école me semblent plus haut encore. Je pense au film de Louis Malle, Au revoir les enfants. » Claire Brugier
La mort est (toujours) dans le pré
Numéro 579 - Diffusion le 11 octobre 2022
« Je l’ai rencontré à l’été 2021, pour parler de sa nouvelle activité de transformation. Ravi, le presque quadra semblait envisager l’avenir de son exploitation, enfin, avec optimisme. Un an plus tard, j’ai appris que cet éleveur du Sud-Vienne s’était donné la mort. Personne n’a perçu sa détresse, pas même ses proches collaborateurs. Loin d’être un drame isolé, son histoire a été le point de départ de notre enquête sur le mal-être paysan et ces sept suicides recensés cette année dans la Vienne. Si le succès d’Au nom de la Terre nous a ouvert les yeux, force est de constater qu’il n’a pas suffi à améliorer la situation des agriculteurs, au contraire. Le Covid et la guerre en Ukraine sont passés par là, s’ajoutant aux difficultés d’avant. Une chose m’a frappé : dans ce milieu de taiseux, plus qu’ailleurs, la souffrance trop rarement se confie. » Steve Henot
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