Tennis : la nouvelle vie de Lou Brouleau

Ex-329e mondiale, Lou Brouleau s’est discrètement retirée du circuit professionnel de tennis en 2021, à l’âge de 
26 ans. Résidant à Madrid depuis cinq ans, la Poitevine a repris ses études pour pouvoir assurer sa reconversion future.

Steve Henot

Le7.info

Son dernier match professionnel remonte à avril 2021, lors d’un 25 000$ à Calvi. Un duel contre Clothilde de Bernardi perdu sur abandon. Sans un bruit, Lou Brouleau a alors quitté le circuit professionnel de tennis pour mieux se consacrer à ses études. « En 2020, durant la pandémie, je me suis inscrite à l’université dans une double licence de droit et relations internationales, raconte la Poitevine de 27 ans. Je pensais pouvoir le faire en continuant le tennis mais j’ai senti que je n’étais plus aussi impliquée, que je n’avais plus l’énergie pour aller plus loin. » 


Quatrième du classement ITF en juillet 2019 et pas loin de son meilleur rang WTA (329e mondiale), Lou Brouleau semblait pourtant « partie pour faire une bonne année » 2020. La reprise des tournois post-Covid a coupé son élan. « Tout était devenu compliqué. Les règles étaient différentes dans chaque pays, le coût des voyages avait augmenté, le niveau en tournoi était plus élevé… Pas mal de joueuses ont arrêté à la suite du Covid. » En 2021, Lou espérait une wild-card pour une 
4e participation aux qualifications de Roland Garros. En vain. Quitter le monde pro est alors apparu comme une évidence. « Être toujours partie, ne plus rien avoir sur son compte en banque, la solitude… C’est dur. Je n’avais pas envie de me noyer là-dedans. Et plus tu arrêtes tard, plus c’est dur d’aller vers une reconversion. »


Future avocate ou juge

Installée à Madrid depuis cinq ans, la jeune « retraitée » dit aujourd’hui avoir « tourné la page » 
de sa carrière sportive, « heureuse de voir autre chose » et, surtout, convaincue de ne pas s’être trompée de voie. « J’adore le droit, le contentieux, l’actualité internationale… » A l’avenir, Lou se verrait bien avocate ou juge. Son expérience tennistique l’aide dans son cursus. « Le tennis demande beaucoup de maturité, explique-t-elle. Quand on évolue sur le circuit professionnel, on est tellement dans l’adaptation, tout le temps, que la vie quotidienne nous paraît plus simple. C’est quelque chose qu’on aura toujours en nous. »


Lou n’a pas complètement raccroché avec le tennis, ce sport qu’elle aime toujours autant. Elle a gardé de nombreuses amitiés sur le circuit et continue de jouer avec ses « copines » du TC Paris, club avec lequel elle vient d’ailleurs de disputer les Interclubs. Depuis cette année, elle entraîne aussi Simon Beaupain, un tennisman belge tout proche d’intégrer le Top 500 à l’ATP. « Un beau projet, dit-elle. Je connais le circuit, je peux l’accompagner, lui faire taper la balle, communiquer… C’est une autre énergie, c’était bien de la découvrir. » Elle s’est à nouveau engagée avec le jeune espoir pour huit semaines d’entraînement en 2023. Mais n’envisage pas, pour autant, son après-carrière dans le coaching. Pas plus qu’un retour en France, dans l’immédiat. « J’aime la vie en Espagne, les gens me donnent beaucoup de valeur ici, ils ont confiance en moi. »

DR

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