Une chronique dédiée à l’entomologie est encore à découvrir cette saison dans Le 7, elle est vous est offerte par Olivier Pouvreau.
S’il est sans doute mal connu que la larve de ver luisant compose ses repas d’escargots, de limaces et de vers de terre, il est peut-être encore plus rare de l’observer faire bonne chère. Pour ma part, je n’avais jamais assisté à une telle scène jusqu’à ce jour de novembre où, au pied de la maison, je vis une larve dont la tête était engagée dans la coquille d’un escargot des bois. Après avoir paralysé sa victime, elle liquéfiait ses chairs pour l’aspirer. Ce tableau dura bien quatre jours, le ver quittant momentanément sa proie entre deux séances de succion. Vue la date tardive de l’observation et la belle taille de l’animal une fois repu, il y avait fort à parier que c’était là son ultime repas avant de s’enterrer pour se nymphoser. Cette observation corrobora plusieurs choses :
d’abord, que les larves et les femelles de vers luisants aiment fréquenter l’abord ouest de ma maison, profitant probablement de l’humidité et de l’obscurité du dessous des dalles de la terrasse bordée de haies ; l’autre point, c’est que 2022 a été une bonne année pour cette espèce. Cet été, de nombreux mâles volaient au jardin et j’ai même assisté à un accouplement. D’autres témoignages poitevins ont d’ailleurs confirmé ce constat. Pour cet insecte emblématique, autrefois commun mais aujourd’hui victime de la pollution lumineuse, de la pression urbaine et des engrais chimiques, c’est une nouvelle rassurante. Si vous repérez des vers luisants, n’hésitez pas à envoyer vos observations à l’Observatoire des vers luisants et des lucioles : https://vu.fr/SVZQ.