
Aujourd'hui
Ô temps, suspends ton vol…
L'édito de la semaine est signée Nicolas Boursier.
A Bordeaux, Lyon, Nantes ou encore Tours début décembre, à Paris jeudi dernier... A l’appel du Groupement hippique national, les dirigeants de poney-clubs et centres équestres se mobilisent à l’approche du passage à 2023, pour des questions fiscales. Ils réclament à l’Etat l’application d’une TVA à 5,5% sur l’ensemble de leurs activités, là où aujourd’hui plusieurs taux « cohabitent » (5,5% et 20%). « Il y a un lobbying important qui est fait pour que la mesure passe dans la loi de finances 2023, mais ce n’est a priori pas la priorité du gouvernement », admet Nicolas Jarry, président du Comité départemental d’équitation. La mesure permettrait de « rendre pérennes les activités équestres », ajoute-t-il. « On est en train d’étouffer et on ne peut pas répercuter les hausses de prix diverses », souffle Nathalie Lancereau, membre du comité départemental d’équitation de la Vienne.
Patron du Clos des Groges, à Saint-Benoît, Christian Duverger a démarré son activité en 1993 avec un taux de TVA à 19,6%. « Je dois être le seul dans la Vienne à avoir connu cette situation. Ce qui est très bizarre, c’est que nous cotisons à la Mutualité sociale agricole, on appartient donc au monde agricole mais pas pour la fiscalité ! » Selon le dirigeant du centre équestre, la différence est loin d’être neutre. Ce débat autour de la TVA tombe donc au moment où les structures se trouvent face à un paradoxe. D’un côté une activité qui a repris après la crise sanitaire : 5 078 licenciés en 2022 dans la Vienne contre 4 863 en 2021. De l’autre, des coûts qui explosent. « Le fourrage, les granulés... Toutes les matières augmentent de 5 à 7%. Mis bout à bout, ça fait beaucoup », constate Nathalie Lancereau. « J’achète 10 tonnes de grains tous les deux mois, cela me coûtait hier 2 500€, j’en ai aujourd’hui pour 4 000€. C’est comme ça. Tout le monde est logé à la même enseigne », ajoute Christian Duverger, philosophe.
L’inflation va même jusqu’à « toucher » le prix des animaux : 6 000€ au lieu de 3 000€ pour un cheval prêt à être monté. Sans compter la raréfaction des poneys shetland. « Il faut vraiment être très bon dans sa gestion, anticiper les situations. Sinon, c’est injouable pour s’en sortir, poursuit le dirigeant du Clos des Groges (3 salariés). Cette TVA à 5,5% nous apporterait un peu d’air et permettrait sans doute quelques embauches. » Le dernier rendez-vous entre les représentants du monde équestre et le cabinet du ministre du Budget ne laissent pas augurer d’une suite favorable. Nicolas Jarry demande de considérer « le rôle éducatif et social » d’un sport qui « pèse » un million de cavaliers, dont 80% de mineurs.
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