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Depuis quelques semaines, deux vélos cargo suréquipés baptisés « Guitoune » s’installent dans des endroits très fréquentés de Poitiers pour rencontrer les habitants et désamorcer leurs difficultés.
Johanna ne passe pas inaperçue avec son vélo cargo dans les rues de Saint-Eloi, à Poitiers. Tous les mercredis matin, cette animatrice de la maison de quartier Seve file jusqu’au bar Le Bon Saint-Eloi, route de Bonneuil-Matours, afin d’accomplir sa mission. Dans un coin de la terrasse, à l’abri quand il pleut, elle transforme son engin en bureau d’accueil et de renseignement. « Je déplie la table, je sors les tabourets, l’ordinateur, j’ai même une imprimante et un scanner. » Un kakemono rapidement hissé annonce la couleur : bienvenue au point d’infos de la Guitoune.
Ce dispositif, imaginé à Béziers et financé par le plan France Relance, a pour vocation d’aller à la rencontre des habitants. « Mon objectif est de leur proposer un moment d’échange et d’écoute au plus près de chez eux. Ils m’exposent leurs difficultés et soit on trouve une solution ensemble, soit je les oriente vers les bonnes personnes. Souvent, c’est tout simple mais les gens ne savent pas à qui s’adresser. » La maison de quartier va chercher ceux qui ne fréquentent ni ses locaux, ni la médiathèque ou la mairie annexe. Les mardis, la Guitoune se déplace devant les écoles, les jeudis direction la tour à l’horloge au pied de laquelle se rassemble chaque jour beaucoup de monde. Avec son aisance et son empathie naturelle, Johanna discute sans juger autour d’un café ou d’un jus. Elle est souvent accompagnée d’un ou une bénévole. « Une fois, une maman qui attendait son fils devant l’école m’a exprimé toute sa détresse. Elle était isolée, ne parlait pas bien français et sa demande de titre de séjour n’avançait pas. Nous avons contacté son avocat ensemble pour comprendre ce qu’il manquait à son dossier. » La Guitoune renoue le lien entre la population et l’administration, Pôle emploi, la Mission locale, l’Urssaf… Elle fait la promotion de réductions destinées aux foyers modestes, comme la carte Joker pour la culture. A Poitiers, Le Local possède un autre vélo cargo identique qui stationne notamment à Rivaud, Carnot et Montbernage. Une façon de favoriser l’accès aux droits.
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