mardi 24 décembre
Le marché de l’édition jeunesse se porte bien et le Salon du livre et de la presse de Montreuil, qui rayonne désormais partout en France, est l’occasion de le rappeler. Invités à l’événement, des auteurs-illustrateurs de la Vienne témoignent de la bonne santé du secteur.
Grand-messe du livre et de la presse jeunesse en France, le Salon de Montreuil s’ouvre ce mercredi. Sur place et… dans cinq cents bibliothèques et librairies de l’Hexagone ! « En 2020, le Covid nous a amenés à imaginer des formats différents pour que ce temps fort puisse avoir lieu, rappelle Sylvia Vassallo, la directrice du salon. Ça plaît à tout le monde ! » Notamment à Poitiers, où Virapheuille va décorer la vitrine de la Ludibrairie aux couleurs de son dernier album, La jeune fille et l’oiseau. « C’était plus facile pour moi que d’animer un atelier avec des enfants », sourit l’illustrateur installé à Buxerolles, également invité au salon.
Cet autodidacte, qui a grandi avec Boule & Bill ou encore Tom-Tom et Nana, s’est lancé dans le livre jeunesse il y a un peu plus d’un an, après plusieurs petits boulots. Depuis, il a déjà signé cinq albums. « Pour mon premier, une nouvelle maison d’édition m’a contacté après avoir consulté mon portfolio en ligne, où j’avais mis mes plus beaux dessins, raconte-t-il. Beaucoup se rendent aujourd’hui sur Instagram pour dénicher de nouveaux talents. Elles cherchent plutôt un univers que quelqu’un qui sait tout faire. »
Un livre acheté sur quatre
Avec d’autres, Virapheuille incarne la nouvelle vague de l’illustration jeunesse. « C’est lié aux réseaux sociaux, observe la Pictavienne Charlotte Lemaire (lire Le 7 n°479), qui compte aussi parmi les 250 artistes invités à Montreuil. Le partage a donné envie à d’autres personnes de s’essayer à cette littérature. » Sur les 19 000 sorties recensées en 2021, 7 000 sont des nouveautés. Selon le panéliste Gfk, le marché a connu une croissance record sur cette même année : les ventes ont bondi de 16% en volume et de 20% en chiffre d’affaires. Il représente un livre acheté sur quatre, hors mangas. « Il y a de plus en plus de livres, des maisons d’édition qui se créent… Elles ont besoin d’exister en publiant plus de titres. La durée de vie des albums est donc plus courte », observe Charlotte Lemaire. « Elles sont plus dans une politique de coût que dans une politique d’auteurs », dresse l’autrice Hélène Vignal.
Dans cette jungle, les salons sont-ils l’endroit idéal pour se faire connaître et tirer son épingle du jeu ? « On peut réseauter, mais cela se fait aussi en amont, sur Twitch par exemple », convient pour sa part Virapheuille. L’illustrateur a envoyé sa candidature à la Charte des illustrateurs jeunesse pour l’opération Le Voyage à Bologne, qui permet à douze jeunes auteurs-illustrateurs en France de développer leur réseau à l’international, de les former à présenter leur travail et à initier des contacts professionnels. Un joli tremplin. « Je débute, j’ai tout à apprendre », rappelle le trentenaire, qui guettera l’annonce des résultats durant le salon de Montreuil. Et les prix ? « Ça ne change pas la vie, mais cela récompense un parcours de plus de vingt ans, confie Hélène Vignal, lauréate de la Pépite d’or 2021 du Salon de Montreuil pour Queen Kong. J’ai été invitée à parler de ce projet d’écriture un peu partout, alors que je pensais qu’il aurait une diffusion confidentielle. »
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