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L’antenne départementale de l’UFC-Que Choisir vient de révéler les données de son étude sur les déserts médicaux dans la Vienne. Si l’accès aux médecins généralistes reste très correct, les spécialistes se font plus rares et pratiquent souvent des dépassements d’honoraires.
Déserts médicaux : le verdict de l’UFCAlors que les négociations entre l’Assurance maladie et les syndicats de médecins libéraux ont démarré la semaine dernière, l’UFC-Que Choisir apporte sa contribution sur l’offre de soins dans la Vienne. Au-delà des généralistes, l’association a mené « son » enquête sur les spécialistes, ophtalmologues, gynécologues et pédiatres, en retenant deux critères de la « fracture sanitaire » : le temps de trajet (30 minutes maximum pour les généralistes, 45 pour les spécialistes) et le coût pour les patients (dépassements d’honoraires ou non).
Les généralistes
En ne prenant en compte que le critère géographique, seulement 0,5% des habitants du département n’y ont pas accès. « Mais 12,6 % d’entre eux éprouvent toutefois de réelles difficultés », relève l’UFC. « On ne peut pas parler de désert médical, sauf peut-être pour le Loudunais », complète Pascal Merer, ancien généraliste à Smarves et bénévole pour l’UFC.
Les ophtalmologues
En dehors de Poitiers et Châtellerault, toute la Vienne figure en rouge sur la carte des déserts médicaux de la spécialité. « 39,2% de la population du département vit dans un désert ophtalmologique », calcule l’association de consommateurs. En tenant compte des dépassements d’honoraires, le chiffre grimpe à 51,1%. « Pour pouvoir accéder à un ophtalmologue ne pratiquant pas de dépassements d’honoraires à moins de 45 minutes de son domicile, mieux vaut éviter d’habiter Bouresse ou Linazay », euphémisme l’UFC. « Ce n’est hélas pas une situation nouvelle, mais elle s’aggrave », observe Patrick Merer.
Les pédiatres
38,6% des enfants de 0 à 10 ans vivent dans un désert médical selon l’UFC. Les pédiatres sont « rarement présents en dehors des villes principales ». Si l’on ajoute le critère des dépassements financiers, le chiffre grimpe à 55,9%. Chauvigny, Loudun et Naintré vivent la situation « la plus critique » pour se soigner au tarif de la sécurité sociale.
Les gynécologues
« En ne considérant que l’aspect géographique de l’accès aux soins, il est inquiétant de constater que 40,9% des femmes de plus de 15 ans du département subissent un désert médical pour l’accès aux gynécologues », assène l’UFC. Sans surprise, beaucoup d’entre eux pratiquent des dépassements d’honoraires, deux tiers des femmes sont donc touchées.
En conclusion, l’UFC-Que Choisir souligne « l’échec criant des mesures incitatives coûteuses pour les finances publiques pour résorber la fracture sanitaire » et appelle à un « véritable courage politique pour mettre fin à ce scandale ». « On va avoir dix années difficiles en termes d'accès aux soins et pas que dans les campagnes », assure Patrick Merer. L’UFC réclame que l’Etat ne permette plus aux médecins de s’installer dans des zones surdotées, ainsi que la fermeture de l’accès au secteur 2, ouvrant droit aux honoraires libres.
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