Aujourd'hui
Méconnu, le dispositif des pensions de famille permet de rompre l’isolement de personnes au parcours de vie souvent chaotique. Dans la Vienne, une majorité sont gérées par l’Udaf. Visite dans la pension de famille de Saint-Eloi, à Poitiers.
D’ordinaire, la porte du hall commun est verrouillée. A moins d’y habiter, sans badge, impossible d’accéder à la pension de famille gérée par l’Udaf à Poitiers, dans le quartier de Saint-Eloi. Sauf la semaine dernière, à l’occasion de la Semaine nationale des pensions de famille. La porte était ouverte à qui voulait découvrir ce lieu de vie qui combine espaces privatifs et collectifs.
Dans la Vienne, outre Audacia et Coallia, l’Union départementale des associations familiales gère quatre structures de ce type (Châtellerault, Montmorillon, Loudun) et bientôt une cinquième (Saint-Benoît), soit 116 places ouvertes à des personnes autonomes à faible niveau de ressources, se trouvant dans une situation d’isolement ou d’exclusion lourde et pouvant présenter des problèmes psychologiques voire psychiatriques.
« Les pensions permettent aux personnes ayant eu un parcours résidentiel chaotique de trouver un logement stable, et ainsi de retrouver des repères et un rythme de vie », souligne Sylvie Mazières, responsable du pôle insertion à l’Udaf. Avec un toit au-dessus de la tête, il est plus aisé d’aborder des problématiques comme le retour au travail, l’accès aux soins, la gestion d’un budget… Et sans rien brusquer. Les « pensionnaires » signent tous un titre d’occupation à durée indéterminée et s’acquittent d’une redevance mensuelle (430€ charges comprises à Saint-Eloi). Une fois posées leurs valises, plus rien ne presse.
« Quand je me sentirai capable »
Benjamin, 40 ans, est arrivé en mai 2019. Séparé depuis 2014, fragilisé par « une maladie psychique », ce papa d’une fillette de 10 ans était alors « borderline », selon son propre terme, et par voie de conséquence instable professionnellement. Aujourd’hui, « je veux d’abord penser à ma santé, expose-t-il. Puis retravailler. Quand je me sentirai capable. » Un jour aussi il envisagera d’emménager ailleurs, pour pouvoir accueillir sa fille chez lui, et non plus chez sa mère parce que son 31m2 est un peu trop étroit. « Pour moi, ici c’est une deuxième famille », lâche Anaïs, une autre pensionnaire. « On n’est pas seul. On peut discuter avec du monde, reprend Benjamin. On a tous des parcours de vie différents. Il y a beaucoup d’entraide et les accompagnants nous aident pour les papiers, la vie de tous les jours. Ils sont disponibles pour les personnes qui ont besoin d’être rassurées. »
Présents du lundi au vendredi, de 9h à 18h, les « hôtes » -ou animateurs-, Salomé et Jordan, rendent visite aux pensionnaires au moins une fois par mois, individuellement et sur rendez-vous. Ils ont un rôle à la fois d’accompagnement administratif, de régulation de la vie quotidienne mais aussi d’animation. Repas pris en commun, sorties cinéma, bowling ou promenades nature, mais aussi rencontres inter-pensions autour de parties de pétanque ou de belote… « L’objectif est de remettre du sens sur les actes de la vie quotidienne, note Jordan. Et de passer de bons moments. »
À lire aussi ...
samedi 28 décembre
Une victoire en guise d'au revoir
Portés par un public incandescent, Earvin Ngapeth et les siens l'ont emporté pour la première du club à l’Arena Futuroscope lors du derby face à Tours (3-2). Une soirée des premières et des dernières, puisque l’enfant prodige tire sa révérence à l'issue d’une parenthèse enchantée de trois mois.
vendredi 27 décembre