mardi 24 décembre
Au début de l’été, des élèves de l’école élémentaire Condorcet, à Poitiers, ont remis une « capsule temporelle » aux archives municipales. A l’intérieur de cette boîte, des témoignages d’enfants d’aujourd’hui destinés aux futurs écoliers de l’an 2122.
Rendez-vous en… 2122 ! Le 5 juillet dernier, à la veille des vacances d’été, cinq classes de l’école élémentaire Condorcet à Poitiers ont remis aux archives municipales une « capsule temporelle », dans laquelle près de 200 élèves -du CP au CM2- se racontent à travers des lettres, des photos, des podcasts, livrant ainsi un riche témoignage de leur époque. Mise sous scellé, cette boîte ne sera ouverte que dans cent ans, par les générations futures.
Valentina y décrit sa journée type à l’école, tandis qu’Amélie, 10 ans, parle de sa famille et de ses centres d’intérêt. Une autre enfant évoque les soirées pyjama, l’importance d’être avec ses amies. L’actualité se glisse aussi dans les récits sonores. « Je n’aime pas le Covid, la guerre en Ukraine m’a rendu triste », confie notamment un élève. Certains imaginent le monde de demain. « S’il y a des voitures volantes, il y aura des routes volantes », parie un écolier. « Peut-être que Poitiers sera engloutie par la mer », suggère un autre, plutôt au fait des questions environnementales.
Une « démarche intemporelle »
Ce travail de mémoire a été lancé il y a deux ans dans le cadre d’un parcours d’éducation artistique et culturelle. Avant de produire leurs propres témoignages, les élèves se sont d’abord informés sur l’histoire de leur école et de son quartier, auprès des archives, de la médiathèque François-Mitterrand, d’habitants et d’anciens pensionnaires. Ainsi, beaucoup ont découvert que les filles et les garçons ont longtemps été séparés à Condorcet. « La disparition des commerces les a aussi marqués, se rappelle Jérôme Humbert, enseignant en CM2. Au début, la notion de mémoire était un peu abstraite pour eux, mais en leur expliquant ils se sont très rapidement investis. »
Original, ce projet de transmission a déjà été entrepris il y a… trente ans. Là aussi, une bonne base de travail. « Cela signifie que la démarche est intemporelle, observe Sabrine Ghys, la responsable du pôle archives, également soucieuse de dépoussiérer l’image de l’administration. Les enfants apprécient de voir comment leur quartier a été aménagé au fil du temps. » Ravi de la riche collecte réalisée par les élèves, Francis Réveillère, le directeur de Condorcet, espère, lui, que « tout ce travail servira à donner du sens dans l’école, à mieux comprendre certains changements dans les rapports filles-garçons, à identifier des points communs avec le passé -autour des jeux par exemple-… Et finalement, à prendre un peu de hauteur par rapport au temps qui passe ».
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