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Où es-tu Tiphaine ? Un livre sans épilogue
Catégories : Faits divers, Culture Date : mardi 07 juin 2022Bientôt quatre ans... Contre l’oubli, Damien et Sibylle Véron viennent de publier un livre retraçant de longues années de recherche pour retrouver leur sœur Tiphaine, disparue au Japon en juillet 2018. Une rencontre-dédicace est prévue le 18 juin à Poitiers.
Tiphaine, où es-tu ? Depuis bientôt quatre ans, la question tourne en boucle dans la tête des proches de la jeune Poitevine disparue le 29 juillet 2018 à Nikko, au Japon. Elle s’étale désormais en toutes lettres sur la couverture d’un livre paru la semaine dernière chez Robert Laffont. « Comme tout ce que l’on a fait depuis le début, l’objectif est qu’on n’oublie pas Tiphaine », souligne Damien Véron, co-auteur de l’ouvrage avec sa sœur Sibylle. Il a posé les premiers mots, elle les a complétés, puis tous les deux ont donné au récit sa forme finale. A la manière d’un polar sans fin, rédigé à la première personne, le livre revient sur le long combat mené par les proches de la jeune femme, au premier rang desquels ses frères, sa sœur et leur mère, pour élucider le mystère de sa disparition.
« J’ai écrit en plein confinement. Pendant quatre mois je n’ai fait que ça, raconte Damien. Cela a été assez dur car je revivais tout ce que nous avions vécu, je me suis mis à refaire des cauchemars… » Le frère de Tiphaine a persévéré. « Avec mon frère et ma sœur, nous avons réalisé que nous étions les seuls à avoir vécu l’enquête en immersion, que nous avions été les seuls interlocuteurs en contact avec la police nipponne… » Depuis le début, de nombreux anonymes ont exprimé leur soutien, des personnalités connues comme Fanny Ardant ou Elie Semoun ont associé leur nom à l’affaire, Rebeb a inscrit dans une fresque les yeux de Tiphaine, boulevard du Grand-Cerf à Poitiers. Pour autant, « c’est un combat à trois. Et c’est aussi tout le paradoxe. Nous sommes à la fois énormément soutenus et énormément seuls ».
« Impossible de lâcher »
Le livre témoigne de la pugnacité de la fratrie. « La première année de la disparition de Tiphaine, c’était l’essoreuse. La deuxième année, les montagnes russes du désespoir aux solutions nouvelles sur fond de Covid. La troisième, le temps est enfin venu de lancer une enquête criminelle pour Tiphaine », résument Damien et Sibylle en page 518. Et la quatrième ? « Tiphaine retrouvée, l’affaire résolue, espère Damien. Evidemment, quatre ans, c’est trop long, mais cela nous a permis de comprendre le Japon. Par exemple, la lettre à Emmanuel Macron y a été perçue comme une offense alors qu’il s’agissait d’un appel à l’aide. Aujourd’hui, nous en sommes presque à trouver des circonstances atténuantes aux Japonais, qui ne cherchent pas les « évaporés », qui n’ouvrent pas d’enquête car leur système judiciaire ne le prévoit pas… » A contrario, côté français… « Nous avons veillé à maintenir le lien pour préparer l’arrivée des enquêteurs français mais ils ont abdiqué ! »
La Commission rogatoire internationale étant « revenue vide », les proches de Tiphaine, conseillés par Me Antoine Vey, comptent plus que jamais sur le déplacement d’un juge d’instruction sur place. « Il est impossible de lâcher tant que toutes les pistes n’ont pas été explorées, assène Damien. A terme, nous aimerions changer les statuts de l’association (ndlr, Unis pour Tiphaine) afin de pouvoir aider d’autres familles de disparus, dans la compréhension du système judiciaire, la nécessité de se faire représenter, de porter plainte en France pour qu’une instruction soit ouverte… »
Tiphaine où es-tu ?, Damien et Sibylle Véron, Editions Robert Laffont, collection La Bête noire, 538p., 20,90€. Rencontre et dédicace le 18 juin, à 15h30, à la librairie Gibert, à Poitiers.
Photo DR
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