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Les candidats aux métiers de l’enseignement se font plus rares dans l’académie comme ailleurs. Le 10e baromètre de l’Unsa Education publié la semaine dernière dévoile quelques pistes d’explication face à cette situation.
Mathématiques, allemand, lettres classiques… Un certain nombre de disciplines connaissent depuis plusieurs années déjà une pénurie d’enseignants. Mais le millésime 2022 semble particulièrement inquiétant. Sur les 1 035 postes ouverts au Capes de mathématiques pour l’ensemble de la France, seuls 816 candidats ont été déclarés admissibles en mai, soit deux fois moins que l’année dernière. Dans le premier degré, au niveau académique, le concours de recrutement des professeurs des écoles n’a attiré cette année qu’environ 450 candidats pour 133 places contre 950 en 2021 (lire ci-contre). Si le déplacement du concours de la fin de première année de master à la seconde explique une partie de cette désaffection, l’Unsa voit davantage dans ces chiffres la manifestation d’une « crise de défiance ».
Le 10e baromètre(*) publié la semaine dernière par le syndicat révèle que 73% des personnels de l’éducation manquent de reconnaissance. Un chiffre en forte hausse depuis 2017. « Entre les injonctions de la hiérarchie, sur les protocoles Covid notamment, le peu de liberté pédagogique et les relations qui se dégradent avec les parents, les enseignants ne se sentent pas considérés », note Cécile Capy-Gilardot, secrétaire départementale du SE-Unsa. Seuls trois sondés sur dix considèrent leurs conditions de travail satisfaisantes. Sans parler des perspectives de carrière et de leurs revenus. « Avec un master, ils peuvent trouver un métier mieux payé. »
« Fatigue », « incertitude » et « résignation » sont les mots qui caractérisent le mieux l’état d’esprit des profs de l’académie aujourd’hui. Plus globalement, un tiers des personnels de l’éducation ne trouvent plus de sens à leur métier. « Attention, on se rend compte qu’une fois dans leur classe, au milieu des élèves, ils sont bien », nuance Cécile Capy-Gilardot, qui réclame au nouveau ministre Pap Ndiaye « une rupture avec la méthode Blanquer et plus de concertation ». Pour finir, près de 80% des sondés « ne conseilleraient pas » leur métier à un jeune de leur entourage. Ce qui ne doit pas faciliter le recrutement. En 2021, la totalité des professeurs remplaçants disponibles dans la Vienne étaient en poste dès la rentrée.
(*)Cette étude ne s’intéresse pas qu’aux enseignants mais ils constituent une large majorité des répondants.
300 admissibles, une « question d’affichage »
180 candidats admissibles pour 219 postes de professeurs des écoles à Paris, 521 pour 1 079 postes à Créteil ou encore 484 candidats retenus pour 1 430 postes ouverts à Versailles… Les résultats des épreuves écrites du concours de recrutement des professeurs des écoles (CRPE) laissent songeurs. Au total, même en prenant tout le monde, il manquerait près de 2 000 enseignants sur l’ensemble de la France à la rentrée prochaine. Dans l’académie de Poitiers, 300 admissibles ont été gardés pour passer l’oral et ainsi prétendre à l’une des 133 places disponibles. Un succès ? Pour Gilles Tabourdeau, du Snuipp-FSU, c’est surtout « une question d’affichage ». « Le seuil d’admissibilité a été descendu pour montrer qu’il y a du monde car Poitiers, comme Toulouse, sont des académies très regardées. Il faut surtout retenir que le nombre de présents était particulièrement bas. » Chez nos confrères de Centre presse, le président du CRPE Thierry Claverie a mis en avant d’autres arguments comme le climat serein du territoire et la présence de deux villes universitaires.
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jeudi 21 novembre