Hier
L’exploit était tout près
Le PB86 a échoué de peu à se qualifier pour les quarts de finale de la Coupe de France face à la JB Bourg (89-94), à l’issue d’une fin de match débridée.
Il fait au quotidien ce que le grand public ne voit pas. Du lavage des maillots à la réservation des hôtels, des petits travaux ou dépannages dans les appartements à la révision des voitures de fonction, Jean-Pierre Sarthe occupe la fonction d’intendant, à raison de onze heures par semaine. En près de vingt ans de carrière -presque trente d’investissement-, le salarié du PB86 a découvert 145 villes françaises, parcouru l’équivalent de cinq fois le tour de la terre, « découvert le Nord », s’est régalé chez Troisgros, à Roanne... « Avec le basket, j’ai rencontré des gens qu’un gars comme moi avec juste un CAP n’aurait jamais pu côtoyer. » A la table des confessions, les souvenirs fusent, les rires aussi.
« JP » passe d’une anecdote à l’autre le sourire aux lèvres et la gouaille communicative. La plus fameuse ? Peut-être cette réservation d’hôtel à Lyon une journée trop tard à cause d’un match décalé du samedi au vendredi, avec en plus un OL-Tottenham très couru. La délégation poitevine a dû se rapatrier vers un établissement à Bron en toute hâte... Plus que n’importe quel joueur (Pierre-Yves Guillard) et entraîneur (Ruddy Nelhomme), il incarne une forme de continuité, lui l’ancien « 2e arrière » du CEP, l’ancêtre du PB86 depuis la fusion avec le Stade poitevin. « JP était déjà intendant quand j’étais joueur, c’est dire ! », plaisante Andy Thorton-Jones, l’entraîneur du club. Il a tout vu de la montée en puissance du club, c’est quelqu’un de passionné, bienveillant et vraiment disponible. »
« Il connaît super bien le club, il l’aime, analyse de son côté Adrien Tallec, directeur administratif du PB86. Il a fait le choix de vieillir avec sa passion, alors qu’il aurait pu arrêter une fois, deux fois, dix fois ! Tous les clubs aimeraient avoir un JP. »
Intarissable sur le passé, l’ancien responsable du service après-vente d’Idemeca -à Nouaillé- ne tarit pas d’éloges sur le présent. « Le groupe actuel, c’est une crème. Je ne suis pas emm..., les gars sont vraiment sympas et vivent bien ensemble. Je prends beaucoup de plaisir cette saison. » Au-delà de ses missions, le père et grand-père est un épicurien, qui aime pousser la porte des restaurants et enfourcher son vélo pour quelques dizaines de bornes par semaine. C’est son équilibre. Très sociable, Jean-Pierre Sarthe s’est fâché avec très peu de monde dans sa vie. « Enfin, disons qu’on finit toujours par se rabibocher ! » Ni nounou ni confident des joueurs, l’intendant ne verse jamais dans le « c’était mieux avant ».
« Il n’est pas du tout déconnecté, reprend Adrien Tallec. Il arrive toujours à ses fins, fait jouer son réseau incroyable. Après, il est aussi capable de s’agacer sur des points de détail. Comme il a toujours travaillé dans sa vie, il donne beaucoup de sens à la valeur travail. » D’ailleurs, même après une heure et demie d’entretien et une bière sifflée en terrasse, le mot « fin » n’est jamais sorti de sa bouche. Sa philosophie tient en une phrase : « Dans la vie, il faut oublier les mauvaises choses et ne retenir que les bonnes. »
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