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Quelques jours après la réélection d’Emmanuel Macron (LREM) à la tête de l’Etat, les regards sont déjà tournés vers les Législatives. Face aux performances de Le Pen, de Mélenchon et de l’abstention, rien n’est joué pour les députés sortants.
La victoire est incontestable. Avec 58,54% des voix, Emmanuel Macron (LREM) a été réélu dimanche Président de la République face à Marine Le Pen (Rassemblement national). Dans la Vienne, le candidat sortant a même atteint 60,12%. « C’est exceptionnel parce qu’il n’y avait jamais eu de réélection d’un Président sans qu’il y ait eu au préalable une cohabitation », souligne Sacha Houlié, député LREM de la 2e circonscription de la Vienne et soutien de la première heure. Mais à froid, ce constat doit être contrebalancé par deux élements majeurs : d’une part, l’abstention particulièrement élevée (28,01% en France, 24,88% dans la Vienne), du jamais vu depuis 1969. D’autant que si on y ajoute les votes blancs et nuls, près de 32% des inscrits du département n’ont pas choisi entre les deux prétendants (37,53% à Poitiers et près de 41% à Châtellerault).
L’autre constat à prendre en compte au lendemain du second tour de la Présidentielle, c’est évidemment le score historiquement fort du RN qui atteint 40% dans la Vienne. Marine Le Pen sort même gagnante de son duel sur le canton de Loudun (54,74%). De quoi donner des sueurs froides à Nicolas Turquois, député LREM de la 4e circonscription, candidat à sa réélection, qui évoque « un vote de contestation sur le pouvoir d’achat et l’accès à la santé notamment ». Alors que s’ouvre désormais la bataille des Législatives, il va falloir en tenir compte : « J’ai cherché à être quelqu’un d’accessible et de très présent. Je veux continuer à jouer cette carte de la proximité, surtout dans le Loudunais. »
« Donner des preuves »
Une chose est sûre : rien n’est joué pour les trois députés LREM sortants. Le score élevé de Jean-Luc Mélenchon au premier tour dans la Vienne (21,22%) et particulièrement à Poitiers (34,41%) pèsera forcément contre eux. Surtout si « l’union des gauches » aboutit comme le réclament à la fois Laurence Valois-Rouet pour le PS86 et Léonore Moncond’huy. « Elle correspond à une attente forte des citoyens et des citoyennes, évoque la maire EELV de Poitiers, qui se dit « optimiste » sur les tractations en cours à l’échelle nationale. Nous devons tout faire pour travailler ensemble et avoir une représentation parlementaire qui corresponde aux attentes du territoire. »
« Des électeurs ont voté pour Jean-Luc Mélenchon par conviction, d’autres pour adresser un message au Président, reprend de son côté Sacha Houlié. On va avoir sept semaines pour donner des preuves qu’on l’a entendu. On sait que l’élection présidentielle n’efface pas toutes les difficultés. » La députée de la 1re circonscription Françoise Ballet-Blu poursuit : « On a un bilan dont on n’a pas à rougir. Les mesures sociales et environnementales sont d’ampleur inégalée aujourd’hui. On sait ce qu’on a fait et ce que l’on a à faire. » Reste le cas Jean-Michel Clément. Elu en 2017 avec le soutien de La République en marche, le député du Sud-Vienne partira cette fois au côté du PS, en attendant un potentiel accord des gauches.
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lundi 23 décembre