mardi 24 décembre
Près de quatre ans après sa dernière scène, Zoé Malouvet était de retour en concert le 1er avril, à l’occasion de la sortie des Mots roses, son deuxième opus. La chanteuse poitevine signe un disque mélancolique, où elle décharge les maux de l’âme.
Tout sauf un poisson d’avril. Au début du mois, Zoé Malouvet a retrouvé la scène, celle de Cap Sud, à Poitiers, accompagnée d’une dizaine de musiciens. Un exercice que la chanteuse poitevine a fui ces quatre dernières années. « Depuis que j’ai commencé à faire des chansons, la scène est une épreuve, confie la jeune auteure-compositrice. Les concerts me donnent l’impression de me livrer avec une proximité très rapide, alors que je n’ai jamais vu les personnes dans le public… »
Issue d’une famille de musiciens amateurs -son père a créé La Fanfare en Plastic à Biard-, Zoé a toujours eu un rapport intime, presque secret, à la musique. « Pour mes proches, elle était de l’ordre du partage, dit-elle. J’étais tout l’inverse. » Jeune autodidacte, elle jouait du piano au casque pour que personne ne l’écoute. Elle s’est ensuite initiée à la guitare et à l’accordéon, en accompagnant ponctuellement de petites formations. Jamais sur le devant de la scène. Des années plus tard, la jeune adulte se décide à se confronter au regard du public, à l’occasion d’une scène ouverte parisienne. « J’y suis allée pour voir si je ne perdais pas mes moyens, seule sur scène avec ma guitare. Et en fait, non, se souvient-elle. J’ai ensuite appris que c’était un concours, que j’ai gagné. »
« L’écriture est ma passion »
Dès lors, Zoé enchaîne les tremplins et les concerts dans toute la France, avec la sortie en 2016 d’un premier album auto-produit (Echo). Tout va très vite pour la protégée d’Anne Sylvestre. Trop vite. « Il fallait que je fasse une pause. » Loin des planches, celle qui a grandi avec Brel, Brassens, Barbara ou encore Ferré n’a pas cessé d’écrire. Sur l’amour, le temps qui passe et laisse des traces… Ces Mots roses -le jeu de mots n’est pas anodin- donnent son titre à un deuxième album toujours très personnel, sorti le 21 mars dernier. Dernière chanson composée pour cet opus, Injustice renvoie à un épisode douloureux de sa vie : la longue procédure judiciaire contre son violeur de psy, dont elle a témoigné sur un blog de Mediapart.
« J’ai commencé à écrire dans cette période d’emprise, confie-t-elle. Cela a été un moyen de garder un peu de moi. C’est aussi pour ça que l’écriture m’est si précieuse, c’est ma passion. » La Poitevine a encore de nombreux textes en réserve et a encore écrit, quatre jours avant son concert de sortie, le 1er avril dernier. « Je ne projette pas grand-chose. L’inspiration est spontanée, je ne suis pas à l’abri de ne plus écrire. » Aux côtés de ses « copains » musiciens, Zoé a surtout retrouvé un peu de plaisir et d’intérêt au live. « Ils m’ont presque convaincue de faire d’autres concerts…, avance-t-elle, prudemment. Mais je n’en ferai pas beaucoup, seulement sur des scènes similaires et sans doute avec un peu moins de musiciens. » Peut-être un nouveau chapitre qui s’ouvre pour la jeune trentenaire.
Album disponible sur le site de la compagnie Artifis (cie-artifis.fr) au prix de 18€.
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