Hier
De plus en plus de femmes pratiquent la pétanque, en club ou en loisirs, même si elles ne représentent encore que 16% des effectifs sur le plan national. A Fontaine-le-Comte, un centre de formation leur permet de s’entraîner tous les jeudis soir.
Aline vient ici depuis trois ans pour « se perfectionner ». A 69 ans, elle fréquente le boulodrome du complexe sportif de Fontaine-le-Comte assidument. Pas question de louper la séance du jeudi soir, entre 18h30 et 20h. La retraitée joue « en amical » mais ne renonce pas à « battre ces messieurs ». « Moi, je me concentre surtout sur le pointé, on verra pour le tir après ! J’aurais voulu commencer plus tôt mais je n’osais pas, il n’y avait que des hommes. Et puis finalement je me suis lancée. Ça y est, maintenant, ils ont compris qu’ils devaient nous mettre à égalité. Bon, il y a toujours des machos, hein ! » Au club des Corps Beaux de Fontaine, trois femmes seulement évoluent parmi une vingtaine d’hommes, loin de la parité donc...
Mais elles sont largement représentées au centre de formation de Grand Poitiers, dont le boulodrome intérieur permet de s’entraîner l’hiver. Jeudi dernier, elles étaient seize autour de Frédy Blanchet -le mari de la présidente du comité départemental- et quelques autres coachs. Au programme : des exercices de précision, comme expédier ses boules dans un pneu ou les « plomber » en passant au préalable au-dessus d’un fil, à différentes distances de surcroît. « Les filles ont du potentiel et c’est pour ça que nous avons initié ce rendez-vous, explique l’ancien président du club de Dissay. On avait même créé une section jeunes qu’on a arrêtée après deux-trois ans. »
« Le contexte a changé »
Dans la Vienne, les femmes représentent 170 licenciées sur environ 1 500, une proportion moindre qu’à l’échelle nationale (16% sur 300 000 licenciés au total). « Mais on progresse », insiste Frédy Blanchet. D’autant plus que des clubs comme celui des Roches Prémaries font avancer la cause. Là-bas, Marie-France Guittonneau montre la voie à son poste de présidente. « J’ai monté le club de Nouaillé et je joue depuis 1989. On a d’abord joué avec le voisin, les enfants, mon mari... Tout le monde partait à la journée. Aujourd’hui, le contexte a changé. Ma fille a repris mais mon mari ne joue plus. » Dans son club, quatre femmes ont pris une licence en début d’année, ce qui porte à 9 le contingent féminin, sur 35. Pas mal pour un sport qui a loupé le train des Jeux olympiques de Paris 2024 et dont la médiatisation se révèle de facto limitée.
Peu importe après tout car ça n’empêche pas les plus mordues de se frotter au gratin départemental. Le week-end dernier, à Scorbé-Clairvaux, ont démarré les premières compétitions en triplettes mixtes. « Et ça va s’enchaîner en avril », abonde Frédy Blanchet. Au fond, seul le manque d’infrastructures couvertes (et chauffées) empêche un développement harmonieux sur le territoire.
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